La trêve politique respectée par les politiciens malgaches pendant le sommet de la Francophonie est bel et bien finie. Le semblant de sérénité qui régnait durant ces dix jours a disparu pour laisser place à la contestation d’un front des opposants. La majorité factice qui soutenait le régime à l’Assemblée nationale a volé en éclats après le refus du ministre des Finances de céder dans l’affaire des 4×4 demandés par les députés.
Fin de la trêve politique, retour de la contestation
Les politiciens malgaches avaient accepté de jouer le jeu devant les invités du Sommet de la Francophonie. Ils ont accepté de taire leurs griefs envers le régime pour ne pas perturber cette grande réunion internationale. C’est maintenant le retour à la réalité. La reprise de la contestation a été immédiate. Le D.F.P. ou « Dinika ho an’ny fanavotam-pirenena » est repassé à l’offensive et veut organiser une collecte de signatures à l’échelle nationale pour dénoncer les travers du régime actuel. La session ordinaire de l’Assemblée nationale suit son cours, mais l’absentéisme des députés est toujours aussi flagrant. C’est donc le retour à l’ordre normal des choses. Ce contexte n’a cependant pas gêné l’équipe dirigée par le président de la République à la conférence des bailleurs de fonds, car elle a obtenu 6,4 milliards de dollars pour financer le développement de Madagascar. Le montant de cet argent est faramineux, mais il faut maintenant l’utiliser. Et tout le monde attend au tournant ceux qui vont réaliser les projets présentés. Le front uni des opposants ne devrait cependant pas se taire, mais la campagne de communication qui va être menée par le pouvoir après ce succès va s’attacher à démolir un à un ses arguments. Cependant, ces crédits ne vont pas dans l’immédiat amoindrir les difficultés de la population malgache. C’est un long processus qui va être initié. Il faudra une véritable force de persuasion pour pouvoir arrêter les récriminations de toutes sortes.
Patrice RABE