A l’instar des secteurs sociaux, le budget attribué par l’Etat à la santé est quasi insignifiant.
« La part du budget alloué à la santé stagne autour de 7,5% du budget national ». C’est ce qu’on peut lire dans le Plan directeur national de lutte contre les maladies tropicales (PDNLCMT) négligées, 2023-2027. Un « chiffre très en deçà de celui fixé dans le cadre de l’engagement des Chefs d’Etat pris à Abuja, qui est de 15% » peut-on lire. Ainsi, « les dépenses totales de santé représentent 3,5% du PIB et les dépenses de santé par habitant sont de l’ordre de 11,9 USD ». Ces faits font que Madagascar est « fortement tributaire des aides extérieures et ne dispose pas de stratégie claire de financement de la santé ». Les aides en faveur du lavage des mains avec du savon, des gestes qualifiés de banales et simples, témoignent de la dépendance du système de santé aux appuis extérieurs. L’inexistence de financement extérieur constitue ainsi un obstacle à la mise en œuvre de programmes, projets et initiatives recommandées, requises ou primordiales dans la gestion du système de santé publique. Dans la lutte contre les maladies tropicales négligées, l’incapacité du pays à mettre en œuvre la lutte anti-vectorielle a été citée comme exemple dans le plan directeur 2023-2027.
Blocages
La lecture du Plan directeur national de lutte contre les maladies tropicales fait savoir que « l’allocation et la gestion du financement du secteur de la santé présentent un certain nombre de problèmes ». Le document cite le déséquilibre entre l’investissement et le fonctionnement en premier lieu. L’absence de mécanisme de répartition des investissements par niveau ainsi que l’imprévisibilité des fonds alloués par les partenaires, la faible capacité d’absorption du secteur ainsi que la forte centralisation de la gestion du budget closent la liste des problèmes avancés par le plan en question. Cette situation de faible financement du secteur de la santé entraîne d’autres problématiques majeures en termes de soins et de services. « Les médicaments délivrés au niveau des CSB sont payants, sauf ceux utilisés dans le cadre de programmes MTN-CTP (lèpre, rage, peste). Au niveau des hôpitaux, les soins et les médicaments sont aussi payants ». La mise en place d’un « système de participation communautaire» qui garantit la disponibilité des intrants de santé et la prise en charge gratuite des cas pour les démunis, appelée « FANOME » au niveau des CSB et le « tiers payant » au niveau des centres hospitaliers ». Avec 11,9 USD alloués à chaque Malgache, la santé est le parent pauvre de l’administration malgache.
José Belalahy