
Madagascar pourrait améliorer son portefeuille sur les opérations financées par la Banque Africaine de Développement. Mais pour cela, de grands changements sont nécessaires au niveau de la gestion de portefeuille, selon le représentant résident de la BAD.
Des améliorations s’imposent au niveau de la gestion de portefeuille, si Madagascar veut au moins garder son niveau de performance actuelle, vis-à-vis de la BAD (Banque africaine de développement). Le représentant résident de la Banque, Abdelkrim Bendjebbour a évoqué hier, trois points à résoudre, lors de l’atelier sur la revue de la performance du portefeuille des opérations financées par la Banque à Madagascar. « Des retards importants et malheureux continuent d’être enregistrés dans le paiement de la RPI (Ressource propre interne) aux profits des contractants engagés sur l’ensemble de nos projets. Cette contrainte est sérieusement ressentie au niveau de l’institution et nous met dans une situation très inconfortable vis-à-vis de nos opérateurs de terrain qui ont beaucoup confiance en nous. La Banque avait également sincèrement cru bien faire en acceptant, lors des négociations et à la demande du Gouvernement, le principe de l’ouverture de comptes spéciaux logés au Trésor public. Force est de constater que l’utilisation de ce mécanisme est plus un élément de blocage que de visibilité et de bon suivi des dépenses publiques. Des chèques successifs signés par l’organe d’exécution et remis aux contractants par le Receveur général, portent sur des comptes qui sont en réalité, sans provision. En outre, sur le plan opérationnel, nous constatons d’autres situations déplorables qui occupent la majeure partie du temps des experts de la BAD. Celles-ci concernent spécifiquement les analyses des offres fantaisistes, dans lesquelles des notes non cohérentes et disparates données par des évaluateurs sont utilisées pour proposer sans fondement et sans scrupule, des adjudicataires provisoires. Bien entendu, cela ne passe pas », a-t-il noté dans son discours. Bref, il s’agit d’imperfections qui pourront nuire à la performance, et donc à la valeur du portefeuille des opérations financées par la BAD, si elles ne sont pas corrigées.
Promesses. Pour sa part, le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, a avancé que l’exécution des projets est satisfaisante, malgré certains problèmes à résoudre. En effet, le grand argentier a exprimé l’engagement ferme et sérieux du Gouvernement pour régler définitivement les problèmes constatés dans la gestion de portefeuille. Il faut noter que la résolution de ces problèmes permet aux acteurs concernés de défendre les intérêts de Madagascar, non seulement vis-à-vis de la BAD, mais également des autres bailleurs.
Antsa R.