L’observatoire des Elections à Madagascar ou KMF/CNOE craint des élections biaisées avec la grande implication des bailleurs dans le processus électoral malgache. En effet, faute d’une indépendance budgétaire, la Ceni est, en quelques sortes, obligée d’attendre les financements de la part du gouvernement mais surtout des pays qui participent à l’injection des sommes d’argent nécessaires au processus électoral. Ces derniers ayant réussi à concevoir le projet SACEM ou Soutien Au Cycle Electoral Malgache qui est valable pour une période de deux ans – soit de 2017 à 2019 – et devant réunir 12 millions de dollars. Par rapport à cette somme exorbitante, le KMF/CNOE ne peut garder son silence. « La collaboration et les lobbies financiers destinés au déblocage de fonds pour mener à bien le processus électoral ne doivent guère entraîner le pays dans une situation de dépendance », a soutenu Rabekijana Félix, le président de cet observatoire. Par ailleurs, le président du KMF/CNOE a fait part de sa principale inquiétude par rapport aux conséquences de ces financements. « Pourvu qu’il n’y ait aucune pression, que ce soit directe ou indirecte, faite à l’endroit des dirigeants suite à ces appuis financiers du processus électoral de la part des bailleurs », espère-t-il.
Aina Bovel