En dépit du « nombre très élevé des requêtes en contentieux » comme l’a reconnu la HCC elle-même, cela n’a pas impacté les résultats définitifs. Le juge électoral n’a pas ordonné la tenue de législatives partielles, ni procédé à des renversements de résultats.
Finie la majorité à géométrie variable
Les candidats qui espéraient des disqualifications et/ou des matches à rejouer sont… dépités. Les résultats officiels proclamés hier par la HCC ont peu ou prou changé par rapport à ceux publiés par la CENI. En tout état de cause, les 151 députés élus officieusement ont été confirmés officiellement. Malgré toute une série de « considérant », la HCC n’a pas trop… considéré les 683 requêtes dont la plupart ont été déclarées irrecevables ou rejetées. Les annulations de suffrages et/ou de résultats n’ont pas changé grand-chose. Le contrôle systématique de légalité effectué par la HCC n’a pas non plus influé sur la physionomie des résultats définitifs. Le rapport des forces issu des résultats provisoires est maintenu. L’IRD rafle 84 sièges. Contre 46 Indépendants, 16 TIM et 5 élus sous d’autres étiquettes. Finie la majorité à géométrie variable qui remonte à la première législature de la Troisième République, c’est-à-dire du temps du président Zafy Albert qui avait qualifié les députés caméléons de « Olomboavidy » au lieu d’être des « Olomboafidy ». Avec la réintroduction du mandat impératif dans la Constitution de la Quatrième République, le « nomadisme politique » n’a plus lieu d’être. Sous peine d’être déchu et déçu. Il n’y aura sans doute pas de IRD I ou IRD II comme il y avait les MAPAR I et MAPAR II. « Durant son mandat, le député ne peut, sous peine de déchéance, changer de groupe politique pour adhérer à un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s’est fait élire (…). La déchéance d’un député peut également être prononcée par la Haute Cour Constitutionnelle s’il dévie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire ». Des balises posées par l’article 72 de la loi fondamentale qui n’occultent pas pour autant les dispositions de l’article 71 selon lesquelles « le député exerce son mandat suivant sa conscience (…) ». Le fait pour l’IRD de disposer d’une majorité écrasante ne devrait pas se solder par un « béni oui oui » style Soviet Suprême, par rapport à son rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Autrement, ce serait de la connivence, voire une forme de corruption passive.
- R.O