Environ 50.000 femmes et jeunes filles sont atteintes par la fistule obstétricale dans la Grande Ile. Près de 1.800 ont bénéficié d’une chirurgie réparatrice entre 2010 et 2015.
À Madagascar, 2.000 nouveaux cas de fistule obstétricale sont recensés chaque année, selon les chiffres avancés par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). La fistule obstétricale résulte généralement d’un travail prolongé et difficile dans le sillage d’une grossesse compliquée. Le fœtus exerce une pression excessive sur les organes internes : vagin, vessie, rectum et endommage les tissus de la femme. Depuis le lancement de la campagne nationale pour l’élimination de la fistule obstétricale en 2011, l’UNFPA a pris en charge près de 1.800 femmes. Cette année, l’objectif est d’opérer 1.500 femmes et filles touchées par cette maladie. À Madagascar, comme dans beaucoup de pays en voie de développement, cette maladie invalidante est dissimulée. Elle touche surtout les jeunes femmes qui vivent dans les zones rurales enclavées. L’UNFPA a commencé à prendre en charge les femmes qui souffrent de la fistule depuis 2003. D’ailleurs, 15 centres pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile (CARMMA) sont déjà mis en place dans les zones rurales et enclavées et qui vont contribuer à la prévention de la fistule obstétricale à Madagascar.
8 femmes opérées à l’HJRA. Cette année, la 22e édition de la campagne nationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, sous le thème « éliminer la fistule le temps d’une génération » a été lancée officiellement, hier, à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA). Cette campagne durera une semaine. Actuellement, huit femmes dont la plus jeune est âgée seulement de 16 ans sont soignées à l’HJRA. Cinq d’entre elles ont été déjà opérées dont Clarisse Rasoazanamaria, actuellement âgée de 62 ans. « Pendant 22 ans, j’ai souffert de cette maladie. En début d’année, il y avait une sensibilisation dans notre quartier à Manjakandriana et je me suis rendue ici à l’HJRA. C’est là que le médecin m’a dit que je suis atteinte de la fistule obstétricale et j’ai suivi les traitements adéquats », témoigne-t-elle. Outre la prise en charge des femmes atteintes de cette maladie invalidante, le plus grand défi est leur réinsertion socio-professionnelle. Dans ce cadre, la première Dame Voahangy Rajaonarimampianina a offert une vache laitière à chacune des huit femmes opérées à l’HJRA.
Nirina Rasoanaivo
