Avec l’élection du pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa à la présidence du FJKM, c’est un retour à l’essence même de cette institution religieuse qu’un collège de grands électeurs a voulu mettre en perspective. Les arrières-pensées politiques que l’on prêtait à certains membres du synode n’ont pas réussi à l’emporter sur la volonté de la majorité de porter à la tête de l’Eglise Réformée de Madagascar un pasteur qui va recentrer sa fonction sur le côté spirituel.
Une FJKM recentrée sur le spirituel
Le pasteur Ammi est un homme de foi, dirigeant une paroisse importante de la capitale. Il est connu pour sa droiture et son engagement spirituel auprès de ses fidèles. Une page est donc maintenant tournée. La FJKM avait, durant ces dernières années, subi l’influence prépondérante de Marc Ravalomanana et avait été, à tort ou à raison, considérée comme un instrument politique. Ce synode d’Antsirabe avait donc suscité de nombreux débats au sein de l’Eglise Réformée de Madagascar. Les observateurs s’étaient interrogés sur les possibles manœuvres qui pouvaient avoir lieu pour porter à la présidence et à la vice-présidence des candidats marqués politiquement. Les grands électeurs ont donc voulu redonner toute sa place à cet esprit religieux qui est au centre de leur fonction. Le nouveau président, son vice- président et les membres du bureau ne devraient plus se laisser influencer, par les hommes politiques. Ces derniers sont conscients de l’importance de leur poids moral auprès des fidèles. Ils n’auront donc plus un pied au sein de l’Eglise Réformée de Madagascar et ne pourront pas influencer indirectement leur choix. L’élection qui a eu lieu à Antsirabe est très longue à se dessiner. Les membres du synode ont pris leur temps pour y parvenir. Ils ont tourné le dos au passé. Une page est donc maintenant tournée. Le spirituel a maintenant retrouvé toute sa place au sein de la FJKM.
Patrice RABE