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vendredi, décembre 27, 2024
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Flambée des prix du riz : Vent de révolte chez les consommateurs

Le riz est devenu un produit de luxe pour de nombreux ménages malgaches.

Les prix des denrées alimentaires, et surtout du riz, ne cessent d’augmenter. Offusqués par la situation, des consommateurs mécontents ont décidé de descendre dans la rue hier mais la manifestation n’a pas eu lieu. Bon nombre de familles sont contraintes de réduire leur consommation journalière, faute de moyens.

Lorsque le riz, que l’on a toujours considéré comme étant l’aliment de base des Malgaches devient un produit de luxe, il va sans dire que c’est un signe que tout est en train de partir “en vrille”. Si auparavant le riz était servi trois fois par jour, cela n’est plus qu’un souvenir pour de nombreuses familles. Récemment, une hausse flagrante du prix du riz a été observée sur le marché local. Le “makalioka” affiche actuellement un prix entre 3 700 à 4 000 ariary le kilo et de 3 500 à 3 700 ariary le kilo pour le “vary gasy”. Il y a de cela un mois, le prix du kapoaka de riz se situait encore aux alentours de 900 ariary et est actuellement passée à 1 050 ariary. Il est important de souligner que chaque commerçant fixe son propre prix. Ainsi, l’on ne peut que constater avec effroi cette hausse qui semble inarrêtable toutes les semaines. « Les routes sont de plus en plus mauvaises et nous avons traversé une période cyclonique, cela a eu pour effet une hausse du prix des produits locaux. On ne peut faire autrement que d’augmenter les prix du riz parce que le changement a été initié au niveau même des grossistes », argue un épicier. Pour un autre, il n’y a jamais eu de consigne par rapport à la hausse des prix du riz. Il a juste décidé de faire un réajustement après observation des prix appliqués par d’autres commerçants.

Désarroi

Devant cette hausse du coût de la vie qui devient de plus en plus insupportable, de nombreuses personnes ont commencé à poster sur les réseaux sociaux des incitations à la grève et à la révolte, hier. Cela devrait se traduire à travers une marche allant d’Ambanidia à Ambohijatovo, mais cela n’a pas eu lieu à cause d’une présence massive des forces de l’ordre. Pour une grande majorité de la population, le prix d’un sac de riz de 50 kg devient inaccessible car cela serait presque équivalent au salaire minimum d’embauche. On ne peut nier le fait qu’une grande majorité de la population est encore coincée à un salaire oscillant entre 100 000 et 150 000 ariary, un salaire auquel il va falloir prélever les charges fixes mensuelles, obligeant les foyers à baisser considérablement leur consommation mensuelle de riz. Dans la plupart des marchés de quartier, le riz est vendu en « kapoaka », puisque rare sont ceux qui ont les moyens de faire des provisions. « Nous sommes six à la maison, nous mangeons donc du gruau de riz le soir, nous y ajoutons beaucoup d’eau pour pouvoir se le partager entre nous. Si auparavant, il nous fallait juste trois kapoaka, nous avons décidé de réduire cette consommation à un et demi », témoigne une mère de famille. Malgré tout cela, le Ministère en charge du commerce et de la consommation a fourni comme explication que la raison derrière cette flambée des prix du riz serait un non-respect du circuit de distribution. Quelles que soient les raisons ou les explications qui peuvent être fournies, les ménages ne se soucient que de leur propre cas et des difficultés qu’ils endurent. Les faits sont là : On vit au jour le jour ! (chercher ce jour même ce que l’on va manger).

Narindra Rakotobe

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