Le Système des Nations Unies (SNU) a lancé, hier, un appel à l’aide internationale d’un montant de 75,9 millions de dollars en faveur des populations du Grand Sud de Madagascar, actuellement dans une situation humanitaire plus qu’alarmante. Faut-il rappeler que la partie Sud du pays, notamment les régions Androy et Anosy ainsi que l’Atsimo-Andrefana, souffre depuis des années d’un important déficit pluviométrique rendant toute activité agricole impossible. Dans certaines localités, pas une seule goutte de pluie n’est tombée depuis plus de trois ans. Selon les prévisions, la sécheresse dans le Grand Sud risque encore de s’intensifier dans les deux prochains mois, avec pour conséquence à craindre, l’intensification de la famine. Les districts de Bekily et d’Amboasary, parmi les plus affectés par la situation climatique inquiétante, connaissent actuellement l’épisode de sécheresse le plus important au cours des dix dernières années. Ces dernières semaines, la canicule sévit avec des températures atteignant jusqu’à 40°C à l’ombre, voire au-delà.
État d’urgence nutritionnel. Dans toutes les zones du Grand Sud touchées par la sécheresse, les populations se trouvent dans une situation de forte insécurité alimentaire. Depuis des années, les enfants de moins de 5 ans, plus particulièrement, connaissent des épisodes plus ou moins longs de malnutrition aiguë (modérée ou sévère selon les situations). Ces derniers mois, près de 1,2 million de personnes sont concernées par la forte insécurité alimentaire. Actuellement, 26 communes sont en état d’urgence nutritionnel. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées sont les plus vulnérables face à la situation.
On assiste ces dernières semaines à une amplification visible de la migration interne, avec des déplacements massifs de populations entières, poussées par la faim, vers la capitale ou vers d’autres régions de la Grande île. L’aide internationale attendue par le SNU à travers son « flash appeal » d’hier, permettra de soulager ces populations du « kere ». Les actions seront menées avec les partenaires techniques et financiers, en appui au gouvernement de Madagascar. Le principal objectif étant de renforcer la lutte contre la malnutrition et le « kere », et de faciliter l’accès des plus vulnérables aux services de base, notamment ceux en lien avec la santé et l’éducation, outre l’alimentation.
Hanitra R.