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jeudi, juillet 4, 2024
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Fleuve : Entre tradition et toponyme

Tout coule, mais tout reste

Les écoliers ont appris leur nom par cœur. Ils ont des intérêts capitaux car l’eau c’est la vie. Un fleuve est parfois source de conflits et oblige les habitants à s’allier contre les envahisseurs. Il arrose les champs. Lieu de mémoire car il a un bagage historique, les rituels s’y pratiquent, tout simplement parce qu’il est sacré. Ses bords servent aussi de points de rencontre pour les amoureux. Il offre une vue magnifique à ceux qui veulent du calme. Plus d’une bonne soixantaine de fleuves arrosent la Grande île, tous ont de la valeur aussi bien historique que culturelle. Le cours d’eau est puissant, il est la clé du développement car influe sur le dynamisme humain. Le transport et l’irrigation dépendent de son flux. Les Malgaches et l’eau, c’est le grand amour ! Étant purificatrice, cette dernière est symbolique. Elle inonde les rizières, elle irrigue les canaux, et surtout, fait renaître. En outre, le fleuve joue un rôle prépondérant dans la tradition. Il sert à laver la plaie de la circoncision. Dans les autres régions, les femmes enceintes de 8 mois y prennent un bain, car d’après les tenants de la coutume, « l’eau, au contact du ventre, aide le bébé à ajuster sa position ». Les Anciens assimilaient cet usage au baptême. « Nous -Malgaches- avons connu le baptême bien avant l’arrivée du christianisme. A son septième mois de grossesse, la famille accompagne la femme en gestation dans un cours d’eau. Elle se met à genoux le ventre face au courant. À genoux parce qu’il faut que le son tronc soit totalement immergé, et pour que le bébé ressente dans les profondeurs qu’il y a une connexion entre l’intérieur et l’extérieur », a éclairci BaBan’i Amba, un gardien traditionnel du coté d’Ampasira. Le fleuve est aussi un gardien de mémoire, comme Fiherena, là où le royaume Masikoro esquissait sa structure sociale. Source de pouvoir, ce cours d’eau devient le nom d’une région. C’est également le cas de Betsiboka, ce grand fleuve qui se jette dans le Canal de Mozambique. Mesurant plus de 525 kilomètres de long, il traverse Antananarivo et poursuit sa route jusqu’à la Baie de Bombetoka. Betsiboka est désormais le toponyme d’une région de la province de Mahajanga. Onilahy, Sambirano, Mahavavy, Matitàna et les innombrables grands ruisseaux sont des emblèmes de Madagascar. Le peuple, à travers les rites et coutumes, reconnaît la puissance des fleuves. Utilisé depuis des siècles en tant que voie de transport, il assure également la communication humaine. Source d’inondation, il peut se mettre en colère quand les étrangers transgressent les tabous. 

Iss Heridiny 

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