
Mardi dernier, Jean Max Rakotomamonjy a déclaré qu’il n’a ni vu ni signé le Mémorandum pour la stabilité.
D’après les informations qui ont circulé hier du côté de Tsimbazaza, la rencontre entre le président de la République, Hery Rajaonarimampianina et le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy aura lieu ce jour au Palais d’Iavoloha. Une rencontre devant permettre aux deux Chefs d’institution de trouver un terrain d’entente à propos notamment du Mémorandum pour la stabilité. Hier, le député d’Andapa a confirmé la tenue de cette entrevue. En tout cas, pour le moment, le flou subsiste autour de ce « Mémorandum pour la stabilité » ou « Pacte de responsabilité » (c’est selon). Apparemment, le numéro Un de la Chambre basse a délibérément choisi d’entretenir le suspens. Hier, il s’est défendu de confirmer ou d’infirmer son adhésion à cet accord. Après avoir déclaré mardi dernier qu’il n’a ni vu ni signé le document relatif au mémorandum pour la stabilité, Jean Max Rakotomamonjy a, en quelque sorte, fait faux bond en annonçant cette fois-ci que « ce n’est pas le fait de signer ou de ne pas signer qui est important mais plutôt l’instauration d’une entente entre le président de la République et les députés ». La question est donc désormais de savoir si le président de l’Assemblée nationale soutient réellement ou non ce projet. Pourtant, tous les députés signataires du mémorandum, à l’instar des membres des groupes parlementaires MAPAR 2 et 3, confirment qu’il a bien apposé sa signature sur le document. D’ailleurs, selon nos sources, les parlementaires ont été convoqués un par un au bureau du président de l’Assemblée nationale pour signer le document.
Guerre de chiffres. Quelles que soient les explications avancées par chaque partie prenante, la dernière révélation de Jean Max Rakotomamonjy a provoqué des soupçons de manipulations et de désinformations autour de cette initiative. D’après certains députés membres de la « Nouvelle Majorité Parlementaire » (NMP), 46 parlementaires seulement auraient apposé leur signature au mémorandum pour la stabilité. Ici, le conditionnel est de rigueur. En tout cas, ce chiffre est bien loin de ce que prétendent les tenants du régime. Ces derniers ont toujours déclaré que 91 députés ont signé le mémorandum. S’il est vrai que 46 parlementaires seulement ont signé le document, l’adoption de la Loi de Finances Rectificative (LFR) à Tsimbazaza risque de se heurter à un boycott des membres de la NMP. Le Conseil des ministres qui s’est tenu hier à Iavoloha n’a pas encore fixé la date de la tenue de la session extraordinaire du Parlement. Et ce, même si une session axée sur la LFR est de mise, ne serait-ce que pour pallier les problèmes de budget qui frappent actuellement la plupart des départements ministériels. D’après les informations, le régime continue de jouer avec le temps en attendant d’avoir obtenu la majorité à l’Assemblée. Face à cette guerre de chiffres, bon nombre d’observateurs se demandent pourquoi le régime ne joue pas la transparence et de rendre publique une bonne fois pour toute la liste des députés signataires du mémorandum pour la stabilité s’il bénéficie réellement du soutien de 91 députés. L’on aura certainement plus d’explications sur cette affaire à l’issue du face-à-face Hery Rajaonarimampianina – Jean Max Rakotomamonjy prévu se tenir ce jour.
Davis R