
En bas de la colline d’Ambohijatovo, cachés dans des kiosques de fortune et à l’abri des regards, des milliers de livres et de magazines attendent sagement des preneurs avides de littérature. Un habitué des lieux nous emmène découvrir l’endroit, souvent appelé la forêt des livres.
Il connaît les lieux comme sa poche, dès qu’il a du temps libre, il y va. Le jeune homme a plusieurs amis qui possèdent un pavillon. Dès qu’il le peut, l’étudiant n’hésite pas à venir leur donner un coup de main. « C’est un peu notre repère, on y est bien. On se retrouve souvent là-bas entre copains », raconte le coutumier des lieux. Leur eldorado, c’est l’ancien jardin terminus d’Ambohijatovo qui a été réaménagé en un lieu privilégié pour les bouquinistes. Une cinquantaine de pavillons abrite de nombreux ouvrages, comme l’explique notre guide du jour : « Il y en a pour tous les goûts, on trouve ce que l’on veut aussi bien des classiques, que de la littérature plus spécifique comme les romans policiers. Mais ce n’est pas tout, il y a des livres d’apprentissage pour l’école, de vieux magazines, des guides de voyage. Il suffit de se balader pour trouver son bonheur. Ce sont la plupart du temps des livres de seconde main.»
En effet, en se baladant entre les différentes échoppes où il faut d’ailleurs se courber à de nombreuses reprises car les plafonds sont assez bas, nos yeux voyagent dans tous les sens, tant le choix y est important. Et puis, même si nous ne trouvons pas notre satisfaction, on peut toujours s’arranger avec un vendeur pour qu’il essaie de nous la procurer. Mais parfois, il faut être patient. « Les livres sont rares et il faut être un fin stratège pour obtenir son précieux sésame. », souligne le jeune homme.
Echanger pour fonctionner. « Ici, on peut échanger. Pour un roman tu payes mille ariary en proposant un autre livre. Un magazine c’est un peu plus cher, 2 000 je dirai. Mais on peut toujours négocier.», explique notre accompagnateur. Une façon originale de renouveler leur stock et de présenter des nouveaux produits pour ces vendeurs de livres. Certains bouquinistes viennent y faire leur commerce, ils s’intéressent principalement aux romans, on les rencontre surtout le samedi matin. Pourtant, quand on aperçoit les lieux de loin, on se doute qu’ils recueillent tant de trésors. Pour notre guide du jour, c’est un endroit privilégié, il s’y sent comme un poisson dans l’eau : « Je découvre souvent de nouveaux livres là-bas. J’ai une centaine de livres et 80 % de ceux-ci viennent de là.»
Stephane PIERRARD (Stagiaire)