L’opération de recensement des personnes nécessiteuses des aides sociales dans le cadre de la crise sanitaire a été lancée, hier. Des membres du gouvernement et plusieurs fonctionnaires issus des ministères ont été à pied d’œuvre dans les quartiers pour dénombrer les bénéficiaires des colis alimentaires de l’Etat. Une course contre la montre attend ainsi les agents de l’Etat pour fournir en quelques jours une base de données fiable au gouvernement afin de relancer la distribution des aides. Ces derniers ont été appelés à la rescousse pour concourir à la nouvelle organisation mise en place par l’Exécutif à propos de l’opération « sosialim-bahoaka ». Les agents du ministère de la Justice, par exemple, sont en appui dans le premier arrondissement si ceux de la sécurité publique sont dans le deuxième. L’objectif dans cette opération est de répéter l’échec essuyé lors du premier coup mené il y a deux semaines.
Code QR. Devant le fiasco de la distribution des aides sociales au niveau des fokontany lors de ces deux dernières semaines, l’Etat revoit alors sa copie et explore la voie de la digitalisation pour mieux appréhender la réalité au niveau de ces communautés de base. Hier, ce vaste chantier de la modernisation du fokontany a été annoncé par le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation à Anosy. La démarche de la digitalisation consiste ainsi, selon Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, à moderniser les livrets de fokontany ainsi que le registre de recensement à partir de l’utilisation des nouvelles technologies. « Les nouveaux livrets seront dotés d’un code QR », a lancé ce dernier devant un parterre de responsables issus de la présidence de la République, de la préfecture, de la région, des districts et de la Commune Urbaine d’Antananarivo.
Réforme. Antananarivo servira de ville pilote pour ce projet ambitieux, indique-t-on. Mais le projet sera déployé pour tous les fokontany, promet le ministre de l’Intérieur. « Les outils de gestion à la disposition du fokontany sont déjà obsolètes », a affirmé ce dernier pour justifier la nécessité d’une modernisation en passant par le numérique dans le cadre de la réforme des organisations publiques impulsée par son département. Dans les fokontany, la main-d’œuvre humaine a été un outil précieux pendant plusieurs décennies pour gérer l’administration locale mais elle a présenté ses limites lorsque les promesses sociales du président de la République provoquent la grogne dans plusieurs quartiers à partir des données traitées suivant de vieilles pratiques. En pleine crise sanitaire, l’accélération du projet de numérisation du traitement des bases de données au niveau des fokontany devient alors un impératif. Et la démarche veut mettre à disposition de l’État des données fiables, promet-on, qui permettra sur le très court terme « d’améliorer le circuit de distribution des aides sociales » fournies par l’Etat dans le cadre de l’opération « sosialim-bahoaka ».
Rija R.