
L’efficacité de l’Administration publique dépend de la performance de ses ressources humaines.
La fonction publique malgache est en pleine réforme tant au niveau du choix de système qu’au niveau de la gestion de ses ressources humaines. A propos de ce dernier volet, le recrutement des ECD (Employés de courte durée) au sein des ministères est déjà suspendu jusqu’à nouvel ordre. D’après nos sources, l’Etat ne recrutera plus cette catégorie d’agents non encadrés. Dorénavant, les EFA (contractuels qui réalisent des services dévolus aux fonctionnaires) ne seraient pas épargnés par cette mesure d’assainissement. Toutes ces mesures entrent dans le cadre de la réforme de la gestion du personnel de l’Etat. On constate ces dernières années un nombre pléthorique des agents publics qui pénalise le budget de l’Etat, alors que le résultat n’est pas convainquant.
Système d’emploi. A l’allure où vont les choses, les agents de l’Etat seront recrutés uniquement par voie de concours. Si l’Etat veut améliorer la qualité et la performance de ses agents et promouvoir la culture de méritocratie et d’excellence, il devrait mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour que les concours administratifs puissent se dérouler dans la transparence totale et en dehors de toute forme de corruption. L’autre réforme à entreprendre consistera à instaurer le système d’emploi à la place du système de carrière qui se trouve à l’origine de la médiocrité des agents de l’Etat. Avec ce nouveau système, les agents publics seront évalués à partir de leur performance et leur promotion ou leur avancement en échelon ou en classe en dépendra.
Corruption et favoritisme. Au ministère de l’Economie et des Finances et à en croire les notes prises à Antaninarenina, le recrutement des agents contractuels effectués ces derniers temps fait l’objet d’audit. Cet audit permettrait de déceler d’éventuels actes de corruption ou de favoritisme dans le processus de recrutement. A noter que depuis des années, le recrutement des agents non encadrés de l’Etat au niveau des ministères n’a pas été fait dans la transparence. Le nombre des postes budgétaires disponibles chaque année au niveau de chaque département ministériel ne fait pas l’objet d’une large publication pour instaurer l’égalité de chances dans l’accès aux fonctions publiques. Bref, les nouveaux dirigeants, en particulier la nouvelle ministre en charge de la Fonction Publique Ramampy Gisèle Marie, doivent faire preuve d’audace et d’efficacité dans la mise en œuvre des réformes au niveau de la gestion des ressources humaines de l’Etat.
R. Eugène