
La Fondation Tany Meva a lancé un appel à projet à tous les acteurs de développement et de conservation tels que des plateformes des organisations communautaires de base, des associations, des coopératives, des institutions de formation ou de recherche, des ONGs et également auprès du secteur privé.
Ceux-ci doivent opérer dans les quatre paysages prioritaires de la fondation, couvrant en tout treize régions de Madagascar, à savoir, DIANA, SAVA, SOFIA, Boeny, Analamanga, Vakinankaratra, Amoron’i Mania, Matsiatra Ambony, Atsimo-Andrefana, Anosy, Androy, Atsimo-Atsinanana et Vatovavy Fitovinany. Mais pour pouvoir bénéficier de son financement, les promoteurs doivent proposer des projets répondant aux quatre thématiques inscrites dans son 4e plan stratégique visant à contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable. Ces quatre thématiques concernent l’amélioration des conditions de vie des communautés, la contribution à la conservation durable des écosystèmes, la contribution à l’atténuation et à l’adaptation du changement climatique et la promotion des actions favorisant le changement de comportement.
Baisse de rendement. L’association des producteurs dénommée Safidy, fait partie des bénéficiaires des financements octroyés par la Fondation Tany Meva. Ils sont issus des deux communes rurales du district de Betafo, dans la région Vakinankaratra. Ce financement est destiné à la réhabilitation d’une infrastructure d’irrigation. En effet, ces paysans reconnaissent que la destruction de l’environnement a eu des impacts négatifs sur leurs activités agricoles. La preuve, « la dégradation des bassins versants a provoqué la destruction et l’obstruction du canal d’irrigation d’eau d’Ilazamanidina, long de près de 14km. Celui-ci n’est pas fonctionnel depuis des années alors que les activités rizicoles et les activités d’élevage de la population issue des trois fokontany de ces deux communes en dépendent. Ce qui a entraîné une baisse considérable de nos rendements agricoles. Le niveau de vie des ménages a également suivi cette courbe descendante », a exprimé Edmond Rakotondranaivo, le président de l’association de producteurs dénommée Safidy.
Retombées positives. Étant donné que l’eau est indispensable à la vie, cette association a soumis sa candidature suite à un appel à projet lancé par la Fondation Tany Meva. Elle a ensuite bénéficié d’un financement pour mettre en œuvre, depuis 2018, son projet de réhabilitation de cette infrastructure d’irrigation tout en assurant un reboisement sur une superficie de 64 hectares, et ce, pour une durée de deux ans. Les retombées socio-économiques sont positives. En effet, les paysans locaux ont déjà constaté une nette amélioration de leur production rizicole grâce à la maîtrise de l’eau pour l’irrigation de leurs rizières. « De plus, nous pouvons maintenant reprendre les cultures de contre-saison qui vont également nous rapporter davantage », a-t-il enchaîné. En outre, les flancs des montagnes dans le district de Betafo retrouvent leurs couleurs verdoyantes avec le reboisement entrepris par l’association Safidy depuis le début du projet.
Stratégie de pérennisation efficace. Mais une stratégie de pérennisation efficace des activités de l’association s’impose au terme de son projet. C’est d’ailleurs une des conditionnalités d’obtention du financement de la part de la Fondation Tany Meva. « Les communautés bénéficiaires s’engagent maintenant à assurer l’entretien périodique et la surveillance de cette infrastructure d’irrigation ainsi que la protection des bassins versants en payant des cotisations annuelles », confirme Noël Ramarosandratana, président de l’association des usagers de l’eau dénommée « Aina », qui se charge de la gestion de cette infrastructure d’irrigation. En effet, « la pression exercée sur l’environnement suite à une croissance démographique, est à l’origine de cette destruction du canal d’irrigation d’Ilazamanidina, à tous les niveaux », a témoigné Mahafaly Randriamanana, un agriculteur.
Navalona R.