
Le Fonds Routier dispose de 400 milliards d’ariary, d’après l’annonce du président Andry Rajoelina du 8 août dernier. Cependant, le Fonds cumule les factures impayées et les projets qu’il finance sont suspendus, suivant la décision du ministre de tutelle.
Les entreprises et prestataires des travaux financés par le Fonds Routier (FR) montent le ton, à cause des arriérés de paiement. Les opérateurs économiques concernés s’inquiètent face aux rumeurs de détournement au niveau de cet établissement public. Des détournements qui se sont donc produits après le 8 août 2021, si l’on se réfère aux 400 milliards d’ariary disponibles, indiqués par le président de la République. Certes, le Fonds Routier devrait avoir les moyens nécessaires pour procéder au paiement de ces arriérés. D’après nos sources, les fonds à la disposition du FR ont augmenté durant les deux dernières années, passant de 290 milliards d’ariary en janvier 2019 à un pic de 522 milliards d’ariary en 2021. En d’autres termes, cet établissement a affiché une performance en termes de ressources et a presque doublé ses fonds. Cependant, des questions intriguent l’opinion. Pourquoi ce retard de paiement, et pourquoi le ministre en charge des Travaux Publics a suspendu tous les travaux financés par le FR ? Pour l’heure, le ministre en question n’a pas apporté de réponse.
Manque de transparence. À noter qu’une enquête – dont les résultats sont attendus depuis plus d’une année – a déjà été menée au sein du Fonds Routier, par des auditeurs. Aujourd’hui, les responsables auprès du fonds et du ministère de tutelle parlent d’une descente sur terrain pour constater de visu les travaux réalisés. Selon les entreprises concernées, certains de ces travaux ont été achevés depuis l’année dernière et ont pu être constatés et visités depuis longtemps. D’ailleurs, la réception a été faite pour la majorité des travaux en question.« Nous avons attendu trop longtemps. Maintenant, devons-nous encore attendre les rapports et résultats de ces nouvelles descentes pour être payés ? Nous sommes des entreprises malgaches qui ont subi les effets négatifs de la crise sanitaire et de l’inflation qui ne cesse d’empirer. À plusieurs reprises, on nous a indiqué une date, mais jusqu’ici, il n’y a ni paiement ni explication sur la situation réelle », nous a confié le gérant d’une des entreprises concernées. D’après ses propos, de nouvelles manifestations pourraient se faire, si le Fonds Routier et le ministère des Travaux Publics n’arrivent pas à résoudre le problème dans un bref délai.
Antsa R.