
Le Fonds Vert pour le Climat (FVC), mis en place dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), représente le plus important fonds climatique mondial avec un portefeuille total de 19 milliards USD en 2020.
Madagascar prépare le lancement du processus d’accréditation nationale pour le FVC. Le gouvernement malagasy, à travers le ministère de l’Environnement et du développement durable (MEDD), a officiellement lancé son programme de renforcement des capacités de Madagascar, en juillet dernier, afin que le pays puisse mettre en place tous les dispositifs appropriés pour collaborer efficacement avec le Fonds Vert pour le Climat (FVC). Ce fonds a été mis en place dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et représente à ce jour le fonds climatique mondial le plus important, avec un portefeuille total de financement s’élevant à 19 milliards USD en 2020. Cette étape préparatoire, également appelée « Readiness Program » est mise en œuvre avec l’appui du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et doit aboutir à la validation d’un « Programme Pays » d’ici janvier 2021. Ce Programme Pays structurera les projets et programmes prioritaires de Madagascar en matière de lutte contre les changements climatiques – en concordance avec les critères d’investissement du FVC ainsi que les priorités nationales.
Un processus en progression. La mise en œuvre du Readiness Program est sous la coordination de l’Autorité Nationale Désignée (AND) qui, pour le cas de Madagascar, est sous l’égide du Bureau National des Changements Climatiques, du Carbone et de la Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts (BN-CCCREDD+). L’AND assure le rôle de coordination nationale et de point focal direct entre le Secrétariat international du FVC et toutes les parties prenantes nationales et internationales. Elle a également pour obligation de s’assurer que les projets proposés au FVC répondent aux priorités établies par les stratégies nationales de lutte contre les changements climatiques. Des ateliers de consultations et des sessions de table-ronde sont actuellement en phase de gestation par l’AND. Ces consultations visent à initier un dialogue continu et durable entre toutes les parties prenantes-clés, recueillir les idées de projets soutenables et pré-identifier les entités publiques et privées qui pourraient potentiellement être éligibles au processus d’accréditation nationale. La nomination des futures entités nationales accréditées est une condition nécessaire à l’accès direct du pays au FVC. La mise en place de ces entités nationales accréditées permettra au pays d’accéder directement aux financements du FVC sans passer par d’autres instances internationales ou régionales intermédiaires. A terme, ce seront les entités nationales accréditées qui auront pour rôle de procéder à la structuration des projets, veiller au respect de l’appropriation nationale et rendre compte des réalisations aussi bien au gouvernement malagasy qu’au FVC. L’appel à manifestation d’intérêt pour la constitution d’une liste restreinte en vue de l’accréditation d’entités nationales sera lancé courant septembre 2020.
Implication attendue du secteur privé. La collaboration avec le secteur privé constitue un élément déterminant du Fonds et occupe un aspect transversal de toutes ses opérations en matière d’accréditation, de développement et de gestion de portefeuille. En effet, le FVC vise à promouvoir un changement de paradigme en faveur des voies de développement à faibles émissions de carbone et résilientes aux changements climatiques. Le processus actuel arrive à un moment où de plus en plus d’acteurs du secteur privé malagasy saisissent non seulement l’urgence de répondre aux changements climatiques, mais aussi les opportunités offertes par les instruments de financement du FVC pour conduire des investissements durables et résilients. Notons au passage que de plus en plus d’entreprises malagasy sont aujourd’hui soucieuses de la protection de leurs systèmes de production face aux risques et perturbations présentés par des événements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et par des changements climatiques inhérents.
Partenariats. Le FVC prévoit huit domaines stratégiques d’investissement, notamment la production et l’accès à l’énergie ; le transport ; les bâtiments, villes, industries et équipements ; les forêts et occupation des terres ; la santé, la sécurité alimentaire et la qualité de l’eau ; les moyens de subsistance des communautés ; les infrastructures et constructions ; et enfin les écosystèmes et services écosystémiques. Selon ses promoteurs, il est possible de collaborer avec le FVC soit en co-finançant des investissements sans risque, soit en bénéficiant du Fonds (sous forme de subventions, prêts, apports en capitaux, garanties) à travers des entités accréditées, ou encore en se portant candidat dans le processus d’accréditation nationale. Les acteurs du secteur privé ainsi que les institutions financières et établissements financiers spécialisés seront prochainement conviés à des tables-rondes en ligne pour plus de détails autour du Fonds Vert pour le Climat.
Antsa R.