Une fois de plus, les clubs malgaches engagés dans les coupes africaines ne faisaient pas long feu. Si la CNaPS Sport exemptée du premier tour chutait devant les Sud-Africains du TS Galaxy FC, Fosa Juniors a trébuché au match retour contre le Tout Puissant Mazembe qui n’a nullement usurpé son nom. Et dans les deux cas, on a vécu une défaite sur le score impitoyable de 3 buts à 1.
Va-t-on arriver à croire que les équipes malgaches sont maudites ? Très certainement pas, mais il y a un contexte dans lequel on vit qui fait qu’il est difficile de faire mieux.
La crème en Europe. D’abord par le fait que nos meilleures armes sont parties à l’étranger et plus particulièrement à l’eldorado réunionnais où avoir un Malgache dans son effectif est devenu à la mode. Des clubs aussi prestigieux tels la Saint-Pierroise qui en a même trois avec Mamy Gervais, Bapasy et le gardien Dabo.
La crème, la vraie, est partie en Europe et récemment en Arabie Saoudite avec un salaire mirobolant. Bolide au Paris FC, Voavy Paulin en Egypte, Abel qui est royalement payé au Ludogorets, Faneva Ima, Carolus, Ibrahim Amada, Rayan Raveloson et Deba Kely ont choisi d’évoluer chez les pros.
Que reste-t-il alors à Madagascar ? Rien que des couteaux de seconde main qui n’arrivent pas à enflammer la foule. Logique donc si les stades se vident.
Limite. Et c’est cette défection qui fait le plus mal car on ne peut pas relever le niveau qu’en faisant appel aux joueurs étrangers car les recettes ne permettent pas de payer ces gens venus d’ailleurs.
Sur ce point de vue, l’exemple du Tout Puissant Mazembe en est la preuve. Moïse Katumbi, le président milliardaire, n’hésite pas à puiser dans les équipes nationales africaines. Outre les trois zambiens avec Emmanuel Mbola, Kabaso Chongo et Tandi Mwape, il y a aussi l’Ivoirien Wonlo Coulibaly, mais également le Tanzanien Eluid Ambolike. Tous des cadres donc payés à prix d’or tout comme la star locale Trésor Mputi convoité par les plus grands clubs en Europe mais qui a préféré rester en RDC pour des raisons financières évidentes.
Autant le dire, la situation sans être réellement catastrophique, ne permet pas d’entretenir l’espoir tant nos limites sont connues.
Sauf peut-être si un club se donne les moyens de monter une équipe nettement plus compétitive en enrôlant des étrangers ou à défaut, de réunir sur un même plateau tous les joueurs de la CHAN. Le succès est à ce prix.
Clément RABARY