Les efforts entrepris par Arizaka Rabekoto Raoul dans l’unique but de raviver ce sentiment d’appartenance à une société, jusque-là modèle, sont anéantis à jamais.
Incroyable mais hélas vrai, la CNaPS Sport, plusieurs fois championne de Madagascar, est dissoute. Ainsi en a décidé le nouveau directeur général qui trouve que le club est trop budgétivore. Du beau gâchis en fait car ce club a servi, du temps de Arizaka Rabekoto Raoul, à raffermir les liens d’amitié entre le personnel. Il fallait tout le talent de l’ancien DG de la CNAPS pour inciter les employés à soutenir l’équipe, leur équipe. Une formation solidaire qui faisait plaisir à voir et à féliciter car il arrivait à ces employés de sortir de leurs poches pour soutenir le club à Mahajanga, Fianarantsoa ou Toamasina avec cette chanson fétiche « Inona ny tarigetra ». Vu sous cet angle, l’existence de la CNaPS Sport est largement justifiée et mérite un soutien actif. Mais le nouveau directeur général de la CNaPS qui, de toute évidence, ne connaît rien au sport, a opté pour la suppression pure et simple de toutes les activités sportives. De fait, on s’attend également à voir disparaître l’équipe de volley-ball plusieurs fois finaliste des championnats de Madagascar. Il y a aussi l’équipe de rugby qui parvenait à tutoyer tous les grands clubs sans parler de l’athlétisme, le tennis et la pétanque. Tout est condamné à disparaître. En bref, tous les efforts entrepris par Arizaka Rabekoto Raoul dans l’unique but de raviver ce sentiment d’appartenance à une société, jusque-là modèle, sont anéantis à jamais. Dans la foulée on se demande à quoi va servir le complexe de Vontovorona pourtant unique en son genre. Il comporte en effet un stade de football respectant les normes internationales, une piste d’athlétisme en tartan, des courts de tennis en surface rapide, une piscine couverte de dix couloirs, un boulodrome, des terrains de basket et de volley mais aussi un grand gymnase couvert polyvalent. En résumé, ce complexe était fait pour permettre au sport de se développer davantage. Malheureusement, il n’était pas au goût des nouveaux dirigeants. Et c’est bien dommage, car si on accepte l’idée d’une alternance, même si cela comporte des risques pour une véritable institution comme la CNaPS, la moindre des choses serait d’abonder dans le sens d’une continuité de l’État. Quoi qu’il en soit, le mal est fait et on n’entendra plus parler de la CNaPS dans les années à venir. Même si on a coutume de dire « ho avy tsy ho ela ohatry ny volan’ny CNaPS ».
Clément RABARY