Le joueur des Barea, Lalaina Nomenjanahary, alias Bôlida, est en vacances au pays. L’ancien joueur de l’équipe nationale nous a accordé une interview concernant son parcours, son point de vue vis-à-vis du football malgache ainsi que ses perspectives d’avenir en tant que footballeur professionnel. Interview.
Midi Madagasikara : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Bôlida : « Mon nom est Lalaina Henintsoa Nomenjanahary. Tout le monde m’appelle Bôlida. J’ai 37 ans. Je passe mes vacances à Madagascar ».
MM : Vous n’êtes plus un joueur. Il y a un moment, on vous a remarqué dans le Staff de l’équipe nationale. Que faites-vous actuellement dans le monde du football ?
Bôl : « Je continue encore de jouer en France mais à un niveau un peu plus bas. J’étais un joueur d’un club National 3 à Banlieue. Nous étions promus en National 2 mais j’ai décidé d’arrêter car il y avait trop de déplacements. Mon club actuel se trouve dans la ville de Paris où j’habite. Il s’agit d’un club qui évolue dans le championnat R1. J’étais dans le Staff de l’équipe nationale avec Nicolas Dupuis. Mon rôle était d’établir une bonne communication entre le coach et les joueurs, surtout les locaux ».
MM : Vous étiez un joueur. Comment s’est passé votre reconversion en staff ?
Bôl : « Ce n’était pas facile de décider d’arrêter le foot pour devenir staff, surtout de gérer les joueurs qui avaient joué avec moi dans l’équipe nationale. Nous étions très proches et j’avais un grand respect envers eux. Cette situation me met mal à l’aise quand je m’adresse à eux. Heureusement, il y avait eu cette formation que j’ai suivie, durant laquelle j’ai appris beaucoup de choses dont la bonne manière de gérer une équipe ».
MM : Parlons un peu de cette formation
Bôl : « Au début, je pensais que cette formation ne m’apprendrait rien de nouveau, vu que j’avais été joueur. Pourtant, elle m’a fait découvrir beaucoup de choses. Devenir entraîneur c’est se préparer à réaliser des sacrifices plus que les joueurs, comme se réveiller tôt, préparer les séances, avoir une vision en dehors du terrain. L’entraîneur est le premier à avoir la vision globale, les points forts et les points faibles de ses joueurs et de ses adversaires ».
MM : Vous avez obtenu le diplôme de Brevet d’Entraîneur de Football (BET), qu’allez-vous en faire ?
Bôl : « Dieu merci, je l’ai eu après un an de formation. Je vais retourner chez Paris FC en tant qu’adjoint de l’équipe U19 nationale. Lors de ma formation, je faisais de la pratique avec l’équipe première du Paris FC. Puis on m’a proposé ce poste à la fin, d’autant plus que j’étais un ancien joueur de l’équipe.»
MM : Quels sont les meilleurs souvenirs qui vous ont marqué ?
Bôl : « Les championnats de Madagascar quand j’étais encore avec l’Ajesaia, les déplacements dans les régions. Tous ces moments me manquent beaucoup. Dans l’équipe nationale, la CAN 2019 c’est l’un des moments les plus formidables. Je me souviens toujours de notre solidarité et cohésion entre joueurs en Egypte. Il y a des moments où on s’insultait vraiment sur le terrain mais ça reste un secret professionnel, puis on se comporte comme si de rien n’était ».
MM : Comment voyez-vous l’avenir du football malgache ?
Bôl : « J’avoue que le football malgache a un bel avenir puisqu’on a des jeunes talentueux. Il faut juste favoriser le championnat comme la Pro League et les Championnats des jeunes, surtout qu’en Europe, les clubs visent en ce moment la relève. J’ai une chance d’intégrer le staff du Paris FC, ce qui va me permettre de former les futurs professionnels ».
MM : Qui est le joueur malgache qui vous impressionne le plus ?
Bôl : « Je suis séduit par l’évolution de Tsiry-Kely. J’ai vu ses débuts avec l’équipe nationale. J’apprécie également le jeu de Tendry ».
MM : En parlant de foot, quel est le problème dans la gestion du football à Madagascar ?
Bôl : « Sincèrement, j’étais l’un des joueurs qui se disputent souvent avec la FMF. Mais la formation que j’ai suivie m’a démontré que la gestion, surtout pour une grande institution telle que la FMF, n’est pas du tout facile. Elle doit avoir de bonnes stratégies et d’autres sources de revenus comme le sponsoring, afin d’aider les clubs dans les championnats et de suivre l’évolution du football ».
MM : Vous avez une école de football. Pouvez-vous en parler ?
Bôl : « Mon principe est que j’ai tant reçu des autres donc j’ai le devoir de partager. Le club AAMI regroupe les jeunes défavorisés à Ankazomanga. L’objectif c’est de sortir les enfants des ennuis, de les divertir et de les rendre heureux ».
MM : Après votre parcours, avez-vous l’intention de vous présenter à la présidence de la Fédération un jour?
Bôl : « Pourquoi pas ! Mais cela se fera étape par étape. J’ai d’abord besoin d’expériences ».
MM : Vos derniers mots?
Bôl : « J’encourage les footballeurs à continuer à jouer jusqu’au bout. Pour moi, je vais apporter ma pierre à l’édifice dans le développement du football malgache. Je souhaite beaucoup de succès à l’équipe nationale des Barea pour les Jeux des Îles et la CAN. Enfin, j’adresse mes félicitations au coach Rôrô pour cette place bien méritée ».
Manjato Razafy