Revenant sur la débâcle du football féminin à Bulawayo, Simon Tsangandahy, l’ancien CTR de la Ligue de Vatovavy Fitovinany devenu aujourd’hui sénateur et vice-président de la Fédération Malgache de handball, relativise cet échec en s’en prenant à l’immobilisme des grosses sociétés. Interview…
Midi Madagasikara : Le football féminin a fait naufrage au Cosafa Cup, au Zimbabwe, s’inclinant lourdement devant le Zimbabwe (4 à 0), le Malawi (6 à 3) et la Zambie (7 à 1). Est-ce à dire que c’en est fini de ce football féminin ?
Simon Tsangandahy : « Le propre d’un sportif est de pouvoir rebondir après un échec. C’est son challenge de tous les jours. Et à mon avis, il ne faut jamais baisser les bras. Notre football féminin comme tous les sports malgaches du reste, souffre de problèmes financiers à même de mettre en place une vraie politique sportive. Sans la participation de toutes les 22 ligues régionales, cela reste compliqué pour espérer rivaliser dans un premier temps avec les grandes nations africaines.»
Midi : Mais quelle est donc la solution pour pallier à ces problèmes financiers que vous évoquez ?
S.T. : « Ce n’est pas sorcier car il suffit d’impliquer dans le développement du sport à Madagascar, tous les acteurs. A commencer par les grosses sociétés qui ont un rôle prépondérant comme cela a été le cas avec la BTM ou la BFV de l’époque avec la particularité d’avoir embauché chez eux tous leurs sportifs. Et croyez-moi, ce fut une grande source de motivation pour les jeunes.
Mais pour que cela se concrétise dans la réalité, il appartient à l’Etat de trouver un accord avec ces sociétés qui s’occupent des clubs.
Si on parvient à trouver une formule consensuelle, je suis certain que Telma, Jovenna ou Galana parviendront en mettre en place des équipes championnes dans les disciplines de leur choix pour peu qu’ils bénéficient d’un juste retour de manivelle.»
Midi : Mais ce n’est pas toujours vrai au handball dont vous êtes le vice-président de la fédération, où Toliara reste et restera toujours le vivier de cette discipline même sans l’aide des sociétés.
S.T. : « C’est vrai. Mais en remontant un peu loin dans l’histoire du handball à Toliara et plus particulièrement de l’ASCO, il y avait le Frère Romain qui servait d’interface non seulement aux grosses sociétés mais aussi aux autres personnalités politiques de la région qui subvenaient aux besoins du club. Et là, l’ASCO n’est qu’un nom car l’équipe est soutenue par tous les Tuléarois avec en toile de fond ce sentiment d’appartenance ravivé à chaque sortie du club. La ville vit pour l’ASCO et vice versa. C’est exceptionnel et cela a marché.»
Propos recueillis par
Clément RABARY