Malgré les discours politiques, les habitants des régions continuent de subir la centralisation excessive des services publics à Antananarivo.
La décentralisation est loin d’être effective. Les démarches administratives, qu’elles soient simples ou complexes, tout passe et se passe à Tana, contraignant les citoyens, notamment les candidats aux concours administratifs et les personnes en quête de services administratifs, à entreprendre des voyages longs et onéreux.
Traitement administratif
Presque toutes les procédures administratives se font obligatoirement auprès du pouvoir central. Que ce soit pour obtenir une équivalence de diplôme, valider une intégration ou une titularisation dans la fonction publique, gérer des dossiers financiers ou encore procéder à une affectation, tout nécessite un passage à Tana. Même des actes simples, comme récupérer un diplôme du BEPC, échappent aux structures régionales.
100 000 à 200 000 Ar
Cette centralisation entraîne de lourdes conséquences. Les familles des régions doivent supporter des frais de transport et de séjour pour chaque démarche, ce qui pèse sur leur budget. En moyenne, le coût total pour le déplacement à Antananarivo, incluant le transport, l’hébergement et la nourriture, varie entre 100 000 à 200 000 ariary par personne. Par ailleurs, de nombreux dossiers stagnent ou subissent des retards en raison de l’incapacité des structures régionales à les traiter localement. Cela nourrit une frustration croissante au sein des populations éloignées de la ville, qui se sentent délaissées par l’Etat. Tant que les réformes nécessaires ne seront pas mises en œuvre, les inégalités entre Antananarivo et les autres localités persisteront. La décentralisation ne doit plus se limiter à un slogan politique, elle doit devenir une réalité tangible et prioritaire pour bâtir un avenir équitable.
Nadia R (stagiaire)
