Voté au Parlement, la loi n°2017-025 portant création d’une contribution financière des entreprises au développement de la formation professionnelle continue et d’un fonds de gestion de cette contribution entre petit à petit dans sa phase de mise en œuvre.
Il convient de noter que l’initiative a été prise pour faire face aux problématiques de l’emploi à Madagascar. Problématiques connues de tous et qui ne semblent pas être surmontables. La crise continuelle et cyclique de l’emploi en estune manifestation parfaite. Comme l’a fait savoir Théodore Rakotoarimino DG de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle lors d’une interview: «Les entreprises ont leurs exigences quand elles recrutent. L’inadéquation emploi-formation handicape les jeunes qui veulent intégrer le marché du travail. Pour les professionnels, le besoin de recyclage se fait de plus en plus ressentir face à l’évolution des besoins des entreprises et du marché du travail. La formation aussi bien pour les professionnels que les nouveaux diplômés se trouve donc primordiale». L’avancée de la mise en place du fonds se refléterait par l’existence d’un Conseil d’Administration – organe décisionnel – composé de représentants du secteur privé et du secteur public. Théodore Rakotoarimino a toutefois tenu à préciser que «la mise en place de l’organe exécutif est actuellement en cours. Étant donné la séparation du ministère de l’Enseignement technique et du ministère de l’Emploi, la balle est dans le camp dudit ministère».
« Dispatch ». Le FMFP est actuellement alimenté par un financement à hauteur de 6 millions d’euros de l’AFD ou Agence française de Développement. La contribution du secteur privé au renflouement de la Caisse sera de l’ordre de 1% des masses salariales. Collectées par la CNaPS ou Caisse nationale de Prévoyance sociale, le fond va bénéficier aux professionnels du secteur privé voulant renforcer leurs capacités, aux jeunes des quartiers, établissements professionnels, ou encore des associations. L’occasion de l’interview a été prise par Théodore Rakotoarimino de rajouter : «Les 10% du fonds seront alloués à son fonctionnement. Les 20% vont être affectés aux jeunes issus des établissements, quartiers, ou associations qui nécessitent des formations professionnelles. Les 70% restant seront attribués aux entreprises cotisantes». Devant être sous le lead du ministère de l’Emploi et de la Fonction publique, le fonds affiche l’ambition de «contribuer au développement de la formation professionnelle à Madagascar, notamment par la prise en charge d’actions de formation continue des salariés, d’actions de formation de pré emploi et d’actions de formation de type équité». Si les ambitions du fonds sont respectables, de nombreux observateurs se posent des questions sur sa gestion…
José Belalahy