Une conférence-débat a été organisée mardi dernier par les étudiants de l’Estiim aux 67ha. Axée sur la « Réflexion sur la forme de l’Etat la mieux adaptée à Madagascar », elle a été animée par des personnalités connues des milieux politique et juridique dont le Professeur Rasolo André, Vaovao Benjamin ainsi que Andry Rabarisoa, juriste auprès du Conseil d’Etat. D’après ce dernier, « cette question revient sur le tapis car à Madagascar, le bilan de la décentralisation est très mitigé voire négatif ». Cela est dû essentiellement à « un manque de volonté politique, à un non-transfert des ressources dans la plupart des cas, à une forte concentration des agents de l’Etat dans la capitale et dans quelques villes et à un héritage de la culture du centralisme ». Pour sa part, Vaovao Benjamin a fait un bref rappel historique et a mis l’accent sur la nécessité du fédéralisme à Madagascar. Quant au Professeur Rasolo André, il a posé plusieurs questions fondamentales : « Avons-nous un Etat ? Est-ce que les fondements de l’Etat sont mis sur pied ? ». Selon lui, « cette forme d’Etat héritée de la colonisation est un Etat unitaire, mais le vouloir-vivre ensemble n’existe pas à Madagascar ».
Volonté politique. A l’unisson, fédéralisme ou Etat unitaire décentralisé, la volonté politique est de rigueur. Pour Andry Rabarisoa, le fédéralisme effectif à Madagascar exige « la volonté politique, le renforcement du sentiment d’appartenance nationale, l’abandon du centralisme historique mais également l’inculcation de la démocratie participative ». Le Professeur Rasolo André a préconisé que « mettre en avant la volonté politique, organiser des échanges intercommunautaires, se soumettre à la loi et afficher une volonté politique sont des impératifs ». Le Général Ramakavelo Désiré – en tant qu’invité – a également émis son avis. « Il faut se préparer pour être un dirigeant c’est-à-dire avoir un projet de société. Les politiciens malgaches n’agissent pas conformément à l’acception originale de la politique qu’est l’art de bien gérer la cité ».
Aina Hel-Bovel (Stagiaire)