Le lendemain de son installation, le Dr Luc Loyola Bréchard a accordé à Midi Madagasikara une interview portant sur son optique sur la gestion de la région. Entretien.
Midi : Vous venez d’être installé officiellement vendredi. Que faudrait-il savoir ?
LLB : Effectivement, nous venons d’être installé officiellement vendredi, par le ministre de l’Intérieur, Olivier Mahafaly, sur la place de la mairie et cela avec l’assistance d’une délégation tananarivienne. Cette cérémonie a été organisée afin de faire savoir à la population que la région existe et que le gouvernement a nommé un responsable pour la diriger. Mon décret de nomination a été publié le 11 mars dernier et jusqu’à présent, une partie de la population est au courant de cette nomination alors qu’une autre partie ne l’est pas, raison de la tenue de l’installation officielle.
Midi : La région dispose-t-elle actuellement d’un plan de développement ?
LLB : Avant que nous n’ayons été appelés à cette responsabilité, il nous est arrivé de réfléchir sur le développement de la région Anosy. Et après notre nomination, nous avons mis en place un plan de développement réalisable. Il est à noter que le chef de région a pour fonction de coordonner et diriger tous les travaux de développement.
Midi : Vous dites que vous misez sur la bonne gouvernance. Comment cela va-t-elle être mise en œuvre ?
LLB : Madagascar a prôné la bonne gouvernance depuis quelques années mais jusqu’alors cela n’a pu être mise sur pied. Il est à noter qu’il n’est pas facile de la mettre en place. Le concept véhiculé se porte sur la prise de conscience et la responsabilité de chacun face à ses obligations et ses devoirs et cela, dans le droit et dans la transparence. Il faut souligner que cette bonne gouvernance devrait partir des collectivités territoriales décentralisées dont les régions.
Midi : Comment est-ce que le plan de développement va-t-il être réalisé ?
LLB : Aucun développement ne pourrait avoir lieu tant que la sécurité n’est pas assurée. Et comme nous le savons, la région Anosy fait partie de ce qu’on appelle zone rouge surtout dans la partie Nord, du côté du district de Betroka, il est donc urgent de mettre en place une stratégie contre l’insécurité dans les zones sensibles, une action déjà entreprise actuellement. L’idée est de trouver des solutions durables contre ces cas d’insécurité et de ne pas se contenter de ces opérations ponctuelles de sécurisation. L’implication de la population riveraine contre ce phénomène est classée en priorité.
Midi : Que dispose-t-elle, la région Anosy, pour assurer son développement ?
LLB : Concernant la région Anosy, les sources de développement sont énormes pour les trois districts. Il y a le secteur primaire justifié surtout par l’agriculture et l’élevage et il y a aussi le secteur secondaire, justifié par l’industrie. Pour Fort Dauphin, par exemple, il peut s’atteler sur le tourisme, la pêche et les produits miniers. Outre ces filières, il y a aussi le Parc Ehoala qui fait de ce district et de la région, une zone économique spéciale. Et notons-le, ce statut n’est pas uniquement au niveau de la région mais il est aussi devenu une priorité au niveau de la présidence de la République.
Pour Betroka, la population vit de l’agriculture et de l’élevage, deux filières qui intéressent l’Etat avec le projet « Madagascar, le grenier de l’océan Indien » et dans la promotion de l’agribusiness. D’ailleurs, il faut noter que la région Anosy participe activement à ce projet, vu l’existence d’une surface importante de terrain arable sur place.
Midi : Quel est votre message à l’endroit des acteurs de développement ?
LLB : Après la passation qui a eu lieu le 20 mars dernier, entre l’ancien chef de région et moi, nous avons déjà pu participer à l’atelier portant sur le PMO/PND à Antananarivo. Nous avons, de ce fait, transmis ce qui est important et urgent pour la région Anosy. Actuellement, avec cette installation, la porte de la région est ouverte dans l’espoir d’identifier et de mettre en application la formule PPP avec tous les partenaires. Nous faisons appel à toutes les forces vives à œuvrer réellement pour le développement. A part cela, pour voir de près les réalités et assurer réellement le développement, dans notre programme, nous avons prévu d’effectuer des descentes régionales.
Recueillis par Prisca R
