La session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui précède la session ordinaire est on ne peut plus important dans la stratégie du gouvernement. Elle doit lui permettre de faire pencher les députés non seulement en faveur du découpage en six communes urbaines d’Antananarivo- Renivohitra mais également pour trancher sur la question délicate de l’élection au suffrage universel direct ou indirect du président de la communauté d’Antananarivo- Renivohitra. Le projet du gouvernement qui n’est pas passé auparavant prévoit une élection par les grands électeurs de ce président. L’idée n’a pas obtenu le soutien des députés. Elle a plutôt envenimé le débat. Cette fois, après bien des travaux de couloir, le gouvernement aurait assoupli sa position. Il serait maintenant disposé à accepter que l’élection du président de la communauté de la capitale se fasse au suffrage universel direct. En d’autres termes, il n’y a plus d’obstacle pour que ce projet de loi soit adopté et voté par la majorité des députés.
Fortes personnalités
L’histoire nous apprend que les maires de la capitale ont tous été de fortes personnalités élues, respectées et soutenues dans leurs programmes et leurs actions. Le premier, Rakotonirina Stanislas est un nationaliste pur et dur célèbre pour son courage et son combat pour l’indépendance. Le second, le pasteur Richard Andriamanjato, président de l’ Akfm, est un fin politicien. Il a dirigé la mairie durant toute la première République. Le troisième dans les années 90 est Guy Razanamasy. Il est devenu Premier ministre. Il avait obtenu tous les pouvoirs pour gérer la période de transition de cette époque. Marc Ravalomanana le succèdera à la mairie de la capitale en remportant les élections. Celui–ci s’est présenté aux élections présidentielles et est devenu président de la République. Andry Rajoelina gagne haut la main en 2007 les élections de la mairie. Le mouvement qu’il a formé lui a ouvert en grand les portes de la présidence de la Transition. Une chose est sûre, n’est pas maire d’Antananarivo- Renivohitra qui veut. La capitale a toujours su choisir celui qui est digne de le représenter. Face à la puissance du maire de la Ville des mille, des régimes au pouvoir cherchent par divers moyens à les remplacer par des présidents de délégation spéciale nommés. Mais à la différence des maires élus, les parachutés n’ont jamais eu d’assise réelle auprès de la population. C’est pourquoi , faute de légitimité, les projets qu’ils ont mis en place ne sont pas assurés de pérennité. Les changements acceptés et soutenus ne relèvent que des maires élus. Bref, si le gouvernement et les députés acceptent l’élection du président de la communauté d’Antananarivo-Renivohitra au suffrage universel, il n’y aura plus de levée de bouclier contre le projet de loi. La tenue des communales pourrait-elle encore être envisagée cette année ? Un cas de force majeure….
Zo Rakotoseheno