Les investissements restent encore insuffisants dans les pays d’Afrique. Le milieu des affaires irlandaises devrait investir davantage sur le continent, selon Akinwumi Adesina, président du Groupe de la BAD (Banque Africaine de Développement).
L’Irlande manifeste un intérêt croissant pour le renforcement de ses liens économiques avec l’Afrique, depuis qu’elle a rejoint le Groupe de la BAD en devenant 81e actionnaire de cette institution en 2020. Depuis qu’elle a rejoint le Groupe de la Banque africaine de développement en devenant le 81e actionnaire, en 2020, l’Irlande manifeste un intérêt croissant pour le renforcement de ses liens économiques avec l’Afrique. Une ambition fortement encouragée, la semaine dernière, lors du 7e Forum économique Afrique-Irlande à Dublin, où le président Akinwumi Adesina a exhorté les milieux d’affaires irlandais à investir davantage en Afrique. « Si vous n’investissez pas en Afrique, vous n’êtes pas dans les affaires. Les investissements directs étrangers de l’Irlande en Afrique s’élevaient à 572 millions de dollars à la fin 2020 et ne représentaient que 0,05 % du total net des investissements directs étrangers de l’Irlande. C’est trop peu. L’Irlande doit investir beaucoup plus en Afrique. Fixons-nous l’objectif de porter à 15% la part des investissements irlandais en Afrique », a-t-il annoncé. S’exprimant le jeudi 30 juin dans le cadre du Forum, le ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense de l’Irlande, Simon Coveney, a évoqué le renforcement des liens économiques et culturels de l’Irlande avec l’Afrique. Et de souligner que les échanges commerciaux entre les deux parties atteindraient sans doute 5 milliards d’euros d’ici à 2025.
Collaboration étroite. Accueillant le responsable du Groupe de la BAD vendredi dernier, le président irlandais Michael D. Higgins a félicité le Dr Akinwumi Adesina pour le travail accompli avec la création récente de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique. « Rien n’est plus important que cela », a déclaré le chef de l’Etat irlandais, qui a parlé de son intérêt de longue date pour l’Afrique et dit son optimisme quant à son avancement économique. Mentionnant la crise alimentaire mondiale imminente qu’entraîne la guerre de la Russie en Ukraine, le président Higgins a salué les mesures préventives que la BAD a prises pour assurer la sécurité alimentaire du continent. De leur côté, les hauts représentants irlandais ayant rencontré la délégation du Groupe de la BAD ont manifesté le même appui en faveur d’une coopération étroite. À noter que le gouvernement irlandais a rejoint le Groupe de la BAD, ayant commencé avec le Fonds africain de développement (FAD), le guichet de prêt concessionnel de l’institution financière. Selon l’annonce faite par le ministre des Affaires étrangères et de la Défense, M. Coveney, le 30 juillet, la contribution de l’Irlande à la BAD en faveur de l’adaptation au climat a atteint 2 millions d’euros. Dans son discours prononcé le même jour, le président de la BAD a captivé une salle de conférence bondée, évoquant l’environnement économique actuel africain, les défis qui se posent au continent et les nombreuses opportunités aussi, ainsi que le rôle de « banque de solutions » dévolu au Groupe de la BAD, un partenaire privilégié pour ses pays membres régionaux, ses partenaires internationaux au développement et la communauté internationale des affaires. « Vous pouvez compter sur la Banque africaine de développement comme partenaire », a-t-il souligné, face à la communauté des affaires présente, qu’il a invité à investir.
Performance. Pour Paul Rayan, la BAD est un partenaire exceptionnel pour l’Irlande au cours des deux dernières années, en particulier depuis l’adhésion de l’Irlande au sein de l’institution en février 2020. « La réponse de la Banque – sous l’égide du président Adesina – à la crise de la Covid et maintenant à la guerre en Ukraine, a été absolument exemplaire. Un travail considérable a été fait pour préparer l’avenir en matière de sécurité alimentaire, d’énergie renouvelable et de développement économique, et cela répond exactement à nos objectifs de développement. Nous sommes très heureux d’avoir rejoint la Banque, très heureux du niveau d’engagement et très heureux du travail que la Banque a accompli sur le continent », a-t-il noté dans son discours. Par ailleurs, le président de la BAD a également été interviewé à l’Institut irlandais des affaires internationales et européennes, par l’ambassadeur David Donoghue, ancien représentant permanent de l’Irlande auprès des Nations unies. D’après ce dernier, le Dr Akinwumi Adesina est souvent décrit comme l’optimiste en chef de l’Afrique et est largement salué pour son leadership visionnaire et sa passion pour la transformation de l’Afrique. En effet, depuis son accession à la présidence de la BAD en 2015, cette institution africaine a réalisé sa plus forte augmentation de capital depuis sa création, en 1964.
Recueillis par Antsa R.
