
La deuxième édition du Forum national des Organisations de la Société Civile (OSC) s’est ouverte hier à l’hôtel Novotel, à Ivandry. Organisé sur trois jours, l’événement a réuni plus de 200 participants venus des quatre coins du pays, à l’initiative d’un collectif d’organisations, parmi lesquelles le Mouvement ROHY, RED DSS, CRDES, CODE Menabe, FIVOI, FIVE Menabe et PFNOSCM. Ce forum se veut un espace stratégique de dialogue réunissant OSC, institutions publiques, communautés locales, secteur privé et partenaires internationaux.
Ressources naturelles
En 2023, la Banque mondiale rappelait que près de 80 % des Malgaches dépendent directement des ressources naturelles pour survivre. Pourtant, entre 2001 et 2021, 1,4 million d’hectares de forêts primaires ont disparu, selon les données de Global Forest Watch. C’est dans ce contexte que Louis de Gonzague Razafimanandraibe a justifié l’organisation de cette seconde édition. « Lors de la première édition, certaines régions n’avaient pas été représentées. Nous avons donc voulu inclure toutes les régions, promouvoir la solidarité, établir un consensus et encourager les échanges », a-t-il déclaré.
Concertation
Selon lui, plusieurs problèmes unissent aujourd’hui les OSC, notamment la protection des terres communautaires ou bien le « fokonolona ». « La terre appartient aux Malgaches, pas aux étrangers. À Nosy Be, par exemple, des terres historiquement occupées par la communauté de Sakatia sont aujourd’hui convoitées à des fins d’intérêts privés. » Il déplore aussi que certaines îles et ressources naturelles soient exploitées illégalement et accaparées, sans réel bénéfice pour la population. « Cinq pour cent de notre biodiversité est unique au monde, mais nous en tirons très peu de richesse. C’est pour cela que nous appelons à cette concertation », a-t-il exhorté.
Corruption
Le forum plaide pour un dialogue ouvert avec l’État, le secteur privé et les bailleurs de fonds, afin d’unir les efforts pour le développement. Selon les organisateurs, l’objectif n’est pas seulement de théoriser, mais de proposer des recommandations concrètes et de faire entendre la voix du peuple. En parallèle, Mandihy Raymond, président de la plateforme OSC d’Ambanja et de la région DIANA, a rappelé « qu’en tant que société civile, nous avons un rôle important. Notre mission est de poser les bonnes questions : comment les « fokonolona » peuvent-ils être écoutés ? Et comment l’État peut-il mieux intégrer les communautés locales dans le processus de développement ? » Il a lancé un message fort à la jeunesse : « Ne soyez pas passifs. Le pays nous appartient à tous. Engagez-vous, surtout dans la lutte contre la corruption. C’est notre devoir envers la patrie », a-t-il conclu.
Nadia R.