
Des actions devront ainsi être réalisées dans le court terme en vue de protéger ce qui reste de l’Aire Protégée Menabe Antimena ravagée par les migrants.
Toutes les parties prenantes œuvrant pour le développement de la région du Menabe tout en conservant les forêts restantes dans l’Aire Protégée Menabe Antimena, se sont réunies dernièrement dans le cadre d’un forum organisé par la région en partenariat avec l’USAID Hay Tao à Morondava. L’objectif consiste à assurer un développement durable tout en empêchant les migrants de détruire ces ressources forestières pour les cultures de maïs et d’arachide notamment. Pour ce faire, ces parties prenantes, représentées entre autres, par les ministères concernés dont ceux en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, et de l’Environnement et du Développement durable, le secteur privé, les organisations de producteurs locaux et les entités qui ont pour mission de protéger cette Aire Protégée fortement menacée, ont émis des recommandations.
Projet Titre Vert. Le vice-ministre en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, le Dr Raymond a soulevé la mise en œuvre du projet Titre Vert Social dans tout Madagascar, et en particulier dans cette région. Il est à noter que ce projet a été lancé officiellement par le président de la République au profit des familles vulnérables dans le Sud pour être plus résilientes aux effets du changement climatique, dont la sécheresse provoquant la famine. Pour le cas de Menabe, on a identifié près de 250.000 Ha de terrains arables mais qui restent encore inexploités. « Notre département est à pied d’œuvre pour sa mise en œuvre compte tenu de la demande en hausse de la population locale pour une mise en valeur de ce terrain », a-t-il expliqué. Ce qui constitue en même temps une solution alternative pour les migrants afin qu’ils arrêtent de pratiquer les cultures sur brûlis et la déforestation dans l’enceinte de l’Aire Protégée Menabe Antimena. En outre, une vulgarisation à outrance des packages techniques plus performantes permettant d’améliorer les rendements de productivité agricole ainsi que d’une meilleure conduite d’élevage moderne, sera menée par le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage en faveur des exploitants agricoles dans la région de Menabe.
Système d’agrégation. Ce n’est pas tout ! « Un système de traçabilité des produits agricoles sera mis en place afin d’identifier, de la fourche à la fourchette pour chaque filière, toutes les étapes de production et leur origine. Ce qui permettra de garantir la qualité des produits destinés aux consommateurs même locaux. Ces derniers sont d’ailleurs sollicités à être plus exigeants désormais sur cette traçabilité à l’instar des consommateurs internationaux. Dans le cadre de cette démarche, les exploitants agricoles familiaux pourront entre temps obtenir des prix plus incitatifs de leurs produits qui seront exportés sur le marché international », a poursuivi le vice-ministre chargé de l’Agriculture et de l’Elevage. Et lui d’enchaîner qu’un système d’agrégation sera mis en place en vue d’instaurer la confiance des opérateurs privés désirant investir dans le secteur. « La vision du ministère est de les inciter à contribuer au développement des communautés et les collectivités territoriales décentralisées aux alentours de leur zone d’implantation à travers l’établissement de cahiers de charge », tient-il à préciser.
Et puisque la région du Menabe est réputée pour la production de miel, la mise en place prochainement d’une miellerie fait partie des recommandations émises par toutes les parties prenantes ayant pris part à ce forum régional sur l’agriculture durable à Morondava. Ce qui permettra de protéger les forêts dans le parc de Menabe Antimena tout en développant l’exportation directe de ce produit apicole.
Navalona R.