Après quatre tentatives ratées, les éléments de la GSIS ont finalement réussi à briser les vitres du véhicule.
Le pays risque de sombrer dans le chaos. Certains observateurs craignent déjà la réédition des évènements de 2009. Surtout après ce qui s’est passé hier avec l’interpellation par des éléments d’élite du GSIS, de la Brigade criminelle et de l’Emmoreg, de la députée Lanto Rakotomanga. En effet, cette parlementaire élue au niveau du deuxième Arrondissement a été interpellée à Namontana après avoir été poursuivie par les Forces de l’ordre depuis, Ambodivona et au Carlton. La Direction du Service des Renseignements (DSR) aurait été avertie de l’existence d’une forte somme d’argent dans la voiture de cette députée élue sous la couleur du MAPAR. Un contrôle de routine qui a donc tourné à une fouille musclée d’un membre de la Chambre basse. Pourtant, elle devrait bénéficier d’une immunité parlementaire. D’autant plus que son interpellation s’est déroulée en pleine période de session parlementaire. L’intervention de nombreux députés dirigés entre autres, par des membres du Bureau permanent tels que les Siteny Randrianasoloniaiko, Mahazoasy Freddy, Hary Andrianarivo, Jao Jean, ainsi que plusieurs députés MAPAR et HVM, venus sur le lieu pour exprimer leur solidarité, n’a pas suffi pour faire reculer les Forces de l’ordre qui étaient apparemment très convaincues de la véracité des renseignements reçus par la DSR.
Bombes lacrymogènes. En effet, après quatre tentatives ratées, les éléments de la GSIS ont finalement réussi à briser les vitres du véhicule flambant neuf, de marque Peugeot 508, appartenant à Lanto Rakotomanga. Cette dernière, accompagnée lors de cette interpellation par une femme qui s’est présentée comme son assistante parlementaire, a préféré sortir du véhicule. Elles n’ont certainement plus supporté l’effet des bombes lacrymogènes que l’Emmoreg a utilisé pour disperser les députés et les journalistes qui ont assisté à la scène. En tout cas, les fouilles ont révélé la véracité des renseignements reçus par les Forces de l’ordre. Deux cartons, contenant au total une somme de 200 millions d’Ariary, soit un milliard de Fmg, ont été découverts dans la malle arrière de la voiture de la députée de Tana II. Le comptage a été réalisé au bureau de la Brigade criminelle à Anosy, sous les yeux des Forces de l’ordre et de nombreux journalistes.
Immunité parlementaire. Pour l’heure, aucune information concernant la provenance de cette somme d’argent n’a été communiquée. L’enquête révèlera certainement les tenants et aboutissants de cette prise. D’après les rumeurs qui ont circulé hier, l’argent pourrait être utilisé pour financer un projet de déstabilisation contre le régime Rajaonarimampianina. Certaines sources laissent également croire que c’est pour corrompre les députés lors d’un éventuel vote de motion de censure contre le gouvernement Ravelonarivo. De sources proches de l’Assemblée nationale, les députés prévoiraient de déposer auprès du Bureau permanent ce jour une requête y afférente. Les débats autour de l’immunité parlementaire sont également remis sur la table. Les députés persistent et signent sur le respect de leurs droits. Pourtant, certains observateurs estiment que Lanto Rakotomanga a été prise en « flagrant délit ». Quoi qu’il en soit, avec la fermeture de la Télévision et de la Radio VIVA dans les provinces décidée hier par le Ministère des Postes et des Télécommunications et le Ministère de la Communication, la situation politique risque de dégénérer. Que se passera-t-il également si par solidarité à la députée de Tana II, les députés vont lancer ce jour une procédure de motion de censure contre le gouvernement Ravelonarivo. D’après les informations, l’ancien ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason (Rolly Mercia) a également échappé à une arrestation hier du côté d’Antaninarenina. Sa voiture aurait également été encerclée par l’Emmoreg. Reste à savoir si ces deux interpellations concernent une même affaire. Histoire à suivre.
Davis R
