
Moins de trois mois après son déplacement raté, l’ancien président de la Transition a débarqué hier dans la Cité des Fleurs, en portant des tongs. Histoire de se mettre toute de suite dans le bain.
Chose promise, chose due. Empêché par le régime HVM de se rendre dans la capitale du Boina fin mars, Andry Rajoelina avait promis à la population majungaise qu’il viendra la voir coûte que coûte. C’était chose faite hier, puisque le jet privé à bord duquel il se trouvait a pu atterrir sans encombre vers 15h 30 sur le tarmac de l’aéroport d’Amborovy où il a été accueilli par une foule nombreuse. Il a fallu trois heures de temps au raz-de-marée Orange entourant le cortège du numéro Un du Mapar pour rejoindre le centre ville où une assistance aussi dense que survoltée l’attendait patiemment ou impatiemment (c’est selon).
Historique. Pour l’ancien président de la Transition, la rencontre d’hier est « historique ». Mais aussi tout un symbole, car il s’est vu remettre deux pigeons et un gouvernail par la population qui n’a pas oublié les manœuvres des autorités – centrales et locales – visant à l’empêcher de venir dans la Cité des Fleurs. C’était le 30 mars dernier, où le jet prévu l’amener n’avait pas obtenu d’autorisation de vol. Il devait même être débarqué manu militari du vol régulier à bord duquel il avait pris place avec sa famille. La donne a changé depuis la décision de la HCC qui a ordonné la nomination d’un Premier ministre de consensus – présenté par le Mapar – et la formation du gouvernement Ntsay.
Assainissement. Par rapport justement à la décision de la HCC, Andry Rajoelina a fait savoir que « le Mapar ne veut pas être un blocage à la sortie de crise et à l’instauration d’un climat d’apaisement dans le pays ». Lequel a besoin, a-t-il ajouté, d’un « assainissement dans tous les domaines face à la pauvreté ambiante». Et pour instaurer un véritable changement. Celui lancé par les 73 députés sur la Place du 13 mai où une foule immense se rendait quotidiennement depuis le 21 avril 2018. La place sise devant l’hôtel de Ville de Mahajanga était aussi noire de monde hier.
« Premier tour dia vita ». Dopé du reste par la foule monstre entièrement acquise à sa cause, il a fustigé « les politiciens qui ont peur du verdict des urnes et souhaitent une nouvelle Transition ». Et de mettre la pression sur le gouvernement pour réclamer la publication dans les meilleurs délais, le calendrier électoral. Notamment la date de l’élection, c’est-à-dire celle du premier tour du scrutin présidentiel. « Premier tour dia vita », pouvait-on d’ailleurs lire, entre autres, sur les banderoles brandies à bras le corps par ses partisans. Rassurés par les propos de « Zandry kely » qui entend faire redémarrer les unités industrielles (Sotema, Fitim, Siba…) qui avaient fait la renommée et la prospérité de Mahajanga. Il compte aussi ne pas faire des Malgaches, des « tompony mangataka atiny » en matière d’octroi et d’acquisition de terrains.
Cote de popularité. Il, c’est évidemment l’initiateur de l’IEM qui va la présenter aujourd’hui aux investisseurs et à la population locale. Le complexe sportif et la portion de route (Morafeno – Ambalavola – Ambalavato ) prévus d’être inaugurés le 30 mars dernier, vont l’être aujourd’hui à Mahajanga, la première étape de son périple à travers tout le territoire. Une tournée aux quatre coins du pays qui constitue un test grandeur nature, un baromètre pour la cote de popularité du candidat naturel du Mapar à quelques mois de l’élection présidentielle anticipée.
R. O et Davis R.