
Richard Yung est un des douze sénateurs représentant les Français établis hors de France au sein du parlement français. Ancien élève du lycée Galliéni, il porte un intérêt particulier à Madagascar. Il était venu précédemment lors de l’investiture du Président Hery Rajoanarimampianina. Il est revenu la semaine passée dans la Grande Ile pour une mission qui l’a conduit à Tananarive et à Majunga. Le Conseiller consulaire Jean-Daniel Chaoui a accompagné le Sénateur Richard Yung durant son séjour. Nous l’avons interrogé sur ce sujet.
Midi Madagascar : Pouvez-vous nous donner un aperçu du programme du Sénateur durant cette semaine passée à Madagascar ?
Jean-Daniel Chaoui : Richard Yung a séjourné durant 6 jours dans la Grande Ile, dont 4 jours à Tananarive et 2 jours à Majunga. Dans la capitale, nous avons eu, le premier jour, des entretiens avec l’Ambassadeur de France et le Consul général, puis un déjeuner de travail avec les chefs de service du dispositif français à Madagascar. Jeudi, ce fut une journée sur le thème de l’économie avec une visite à l’AFD (Agence Française de Développement), un déjeuner de travail avec les Conseillers du Commerce extérieur puis une conférence à la CCIFM (Chambre de Commerce et de l’Industrie Franco-Malgache). Vendredi, une journée consulaire sur le thème des affaires sociales, de l’emploi, de la formation, de l’Etat civil, des visas, de la sécurité, de l’enseignement. Autant de sujets concernant la vie quotidienne de la communauté française, communauté qui fut, le soir, malgré les intempéries dues au cyclone Chedza, en partie rassemblée à la résidence de France lors d’un cocktail organisé par l’Ambassadeur en l’honneur du Sénateur. Puis le samedi, le sénateur a participé à l’Assemblée générale annuelle de l’association « Français du Monde Madagascar ».
Midi Madagascar : qu’en est-il concernant les deux jours passés à Majunga ?
Jean-Daniel Chaoui : Nous fûmes à Majunga le mardi 13 et le mercredi 14 janvier. Avec notre élue Conseillère consulaire en résidence à Majunga, Annick Raharimanana, nous avons visité l’agence consulaire, l’Alliance Française, le collège français Françoise Dolto et nous nous sommes réunis avec les dirigeants de ces institutions pour un entretien de travail. Le mardi soir, une rencontre avec les Français chefs d’entreprise, puis un cocktail avec la communauté française de Majunga furent organisés par le Consul honoraire Karim Ikbalhoussein et la Conseillère consulaire Annick Raharimanana.
Midi Madagascar : Que retenez-vous de votre visite dans la capitale du Boina ?
Jean-Daniel Chaoui : La France a une communauté active et vivante à Majunga. Le nombre de Français est stable autour des 1800 personnes. L’agence consulaire semble avoir trouvé un équilibre de fonctionnement, grâce à l’activité remarquable du Consul honoraire et de l’agent en poste. Le collège Françoise Dolto est, cette année, le seul établissement français d’enseignement à Madagascar dont les effectifs sont en légère progression. Il s’est doté d’un internat et d’un restaurant scolaire de grande qualité. Il faut saluer le travail des équipes administrative et éducative sous la direction du Principal Jean-Claude Peltier. Les Français chefs d’entreprise se sont cependant plaints des difficultés que représentent, pour leurs activités, les fonctionnements chaotiques de la Jirama et d’Air Madagascar. Je retiens enfin le travail entrepris par notre Conseillère consulaire majungaise, Annick Raharimanana, qui reste en permanence pour recevoir de très nombreux compatriotes chaque semaine. ( Tél. 032 40 848 71).
Midi Madagascar : Quels sont les points forts du programme sur Tananarive ?
Jean-Daniel Chaoui : Le déjeuner avec les chefs de service, les entretiens avec les autorités françaises et la rencontre avec les hommes d’affaires français furent des moments-clefs. J’en retiens une impression contrastée, à la fois une satisfaction exprimée par les grandes entreprises, mais aussi une certaine réserve quant aux résultats de cette première année de retour de Madagascar à la légalité constitutionnelle. Visiblement, les responsables sont en attente d’un nouveau « souffle » de la part du nouveau pouvoir et espèrent que le changement de gouvernement engagera plus solidement le pays dans cette direction.
Midi Madagascar : Mais plus précisément concernant la communauté française ?
Jean-Daniel Chaoui : Je citerai trois sujets importants. Celui de la sécurité : l’insécurité judiciaire préoccupe particulièrement mes compatriotes, ainsi que la multiplication des enlèvements dont sont victimes des membres de la communauté française d’origine indienne en particulier. L’accessibilité des services, le fonctionnement de l’Etat civil consulaire et les délais de traitement des dossiers de transcription d’acte sont deux sujets qui font débat entre les élus de Français du Monde et le Consulat général, de même que l’utilisation du motif « risque migratoire » concernant les refus de visa d’entrée en France s’agissant des visites familiales. Enfin, il faut souligner le remarquable travail du dispositif social du consulat en collaboration avec les associations de solidarité, dans un contexte de restrictions budgétaires. Donc des difficultés mais aussi des satisfactions.
Midi-Madagascar : Quel est le rôle des Conseillers consulaires dans les visites sénatoriales ?
Jean-Daniel Chaoui : Généralement, les Conseillers consulaires qui sont proches du sénateur préparent la mission en collaboration avec le Consul général. Puis, ils l’accompagnent dans ses entretiens et ses déplacements. C’est ce que j’ai fait durant la semaine passée avec le sénateur Richard Yung. La visite d’un parlementaire est toujours, pour les élus de Français du Monde, une opportunité de travail intense avec les autorités françaises, ce qui fait progresser les attentes des compatriotes français.
Midi Madagascar : Quelques mots de conclusion.
Jean-Daniel Chaoui : Nous aurons probablement la visite d’une sénatrice, ancienne ministre des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, dans quelques mois. Cela permettra aux deux élus Conseillers consulaires de Français du Monde Madagascar, de poursuivre leur travail au bénéfice de la communauté française à Madagascar.