
Quatre ans après le lynchage à mort par une foule en furie de Sébastien Judalet sur une plage de Nosy Be, l « Ile aux parfums » fait de nouveau parler d’elle ou plutôt on parle à nouveau d’elle dans les JT français. Avec cette fois-ci, une image autrement plus positive de Madagascar.
Dans le 20 heures de France 2 du 26 décembre 2017, Julian Bugier n’a pas commencé sa présentation par le stéréotype habituel: « Madagascar, un des pays les plus pauvres du monde ». Avec systématiquement un gros plan sur des images de misère genre quatre’mis autour d’un bac à ordures. A la différence de précédents reportages sur la Grande Ile et/ou sur l’île de Nosy Be, le joker d’Anne-Sophie Lapix dans le JT de France 2 a tout de suite mis en relief « une image de carte postale » pour parler de « Madagascar : au plus près des requins baleines ».
Richesse unique. « Réputée dans le monde entier pour ses plages de sable fin, Nosy Be, site le plus touristique de Madagascar, se distingue aussi par la richesse unique de ses fonds marins. Dans les profondeurs, les requins-baleines règnent en maîtres. Pendant trois mois, chaque jour, des touristes partent à la découverte du plus gros squale du monde. Contrairement aux apparences, l’animal est totalement inoffensif (…) », pouvait-on entendre dans le reportage. Les touristes participant à une excursion à bord du « Baleines Rand’Eau » l’ont constaté de visu à travers une plongée sous-marine qui leur a permis de nager le temps de quelques brasses avec cette espèce menacée et non pas menaçante. « Il faut faire vite, le moment est furtif : la silhouette du requin apparaît à quelques centimètres à peine », selon le reportage qui souligne à la fin que « Nosy Be est l’un des rares endroits au monde où l’on peut l’apercevoir ».
Vololona Rabeharisoa. Il y avait aussi une autre image de Madagascar dans l’émission AFM Téléthon 2017 du 9 décembre dernier sur France 2. Même si elle a été présentée comme étant « une sociologue française », Vololona Rabeharisoa est bel et bien d’origine malgache, comme son prénom et son nom mais aussi son aspect physique l’indiquent. Professeure de sociologie à l’Ecole des Mines de Paris et chercheur au Centre de Sociologie de l’Innovation, ses domaines de compétence incluent les « science and technology studies », la sociologie de l’expertise, la sociologie de la biomédecine et l’étude des formes actuelles de la démocratie technique. Elle travaille depuis de nombreuses années sur le rôle des associations de malades dans la production de connaissances et la gouvernance des questions de santé, notamment dans le champ des maladies rares d’origine génétique. Ce qui expliquait sa présence et son intervention à côté d’artistes, d’animateurs de France Télévisions, de médecins et chercheurs dans le Téléthon 2017 avec l’AMF ou Association Française contre les Myopathies.
Recueillis par R. O