
Pour la première fois, l’ambassade de France a décidé de réagir officiellement et fermement suite à la série d’enlèvements de ressortissants français. « Une ligne rouge a été franchie lors de l’enlèvement particulièrement lâche d’un enfant français devant son collège à Tuléar,» a déclaré l’Ambassadeur.
Lundi 23 février 2015 restera un jour important dans les relations franco-malgaches. Présente depuis plus d’un demi-siècle dans la Grande Ile, la sixième puissance économique mondiale a souhaité réagir devant les médias locaux, suite à l’augmentation du nombre de kidnappings de ressortissants français. Une grande première. Ainsi étaient conviés une cinquantaine de journalistes et de photographes. Ces derniers étaient reçus à la Résidence de France à Ivandry. L’Ambassadeur, M. François Goldblatt, accompagné du Consul de France et d’un haut gradé de l’Armée française en service à la Chancellerie, entrent dans la pièce sur le coup de 15 h 30. L’heure est grave, les traits serrés, le représentant de la France prend la parole. L’homme a d’abord tenu à remercier les autorités malgaches qui ont rendu possible la libération de Houssein Anvaraly et à les féliciter suite à l’interpellation de neuf personnes.
20 à 30 par an. Cependant, son discours s’est vite durci et raffermi : « C’est bien la seule chose dont on peut se féliciter, mais l’enlèvement d’un collégien de 12 ans constitue un point d’orgue. C’est pourquoi, […], l’ambassade de France à Madagascar entend signifier, à tous ceux qui depuis de trop longues années se sont engagés, sur la Grande Ile, dans le commerce de ressortissants français, qu’une nouvelle phase débute dans l’intensification des efforts destinés à prévenir et à réprimer ces activités criminelles », a-t-il déclaré. Les autorités françaises entendent bien éradiquer ces enlèvements envers leurs concitoyens de l’Île Rouge. D’après l’ambassade de France, il y en aurait entre 20 à 30 par an et ce, depuis trop longtemps.
Forces spécialisées françaises. L’ancien Consul général à Hong-kong a ensuite expliqué comment la France comptait intensifier ses efforts dans la lutte contre les kidnappings de ressortissants français. Ainsi, l’homme a expliqué que cela se ferait « en totale concertation avec les autorités malgaches ». Cette volonté d’en finir avec les enlèvements tient en plusieurs mesures. Des éléments des forces françaises spécialisées ont donc été associés au dispositif de recherche et de traitement. La France a aussi constitué des dossiers relatifs à chaque enlèvement, dans lesquels figurent des indices, des photographies, des noms. Ces preuves ont été transmises aux autorités malgaches. L’Hexagone attend ainsi la justice malgache au tournant. Si d’autres enlèvements venaient à survenir, la justice française sera automatiquement saisie. L’Ambassadeur a aussi rappelé le code pénal français et les peines encourues par les ravisseurs, les auteurs de ces enlèvements. Un sévère rappel à l’ordre.
Stéphane Pierrard (stagiaire).