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mardi, juillet 1, 2025
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Francophonie, francophile, francophobe…

« Andrianiko ny tenikony an’ny hafa koa feheziko« , (Je respecte ma langue et je maîtrise celle des autres). Pour promouvoir la langue malgache, nous le faisons toujours par rapport à la langue française, celle de l’ancien colonisateur que l’on peut honnir, mais qu’on admire en même temps d’avoir une langue qui nous a donné accès à cette France des idées, de la littérature… mais peut-être aussi parce que c’est elle seule qui nous a été donnée de voir le monde. Cette distinction entre dédain et admiration apparaît souvent dans nos propos.

Le reproche fait souvent aux ressortissants français  est de ne pas vouloir essayer d’apprendre notre langue alors que fièrement nous parlons des quelques dizaines de jeunes américains, japonais qui balbutient sans complexe notre langue. La pacification (imposition de l’administration coloniale) du pays continue et a été bien réussie. Une connaissance disait d’ailleurs : « Pourquoi étudier le malgache quand ma bonne comprend et arrive à se faire comprendre en français ; puis quand j’entends discuter des Malgaches entre eux, je comprends la majorité de ce qu’ils disent parce qu’au moins la moitié des mots employés sont français, alors à quoi bon ? ». On ne peut que reconnaître qu’il a raison. Le « teny amin’ny anana, ou vary amam-bozaka, comme dit le général Ramakavelo » nous semble banal au point de nous faire glisser vers le créole, cette langue qui illustre l’incapacité d’un peuple à faire front à l’envahisseur et d’employer un parler qui ne lui soit pas compréhensible faute d’une langue qui lui soit propre et fédératrice. Avec tout le respect aux communautés créoles, nous devons lutter contre la créolisation du malgache. Preuve s’il en est de maîtriser aussi celle des autres.

Un Mauricien à Maurice regarde de haut d’abord un Malgache, pensant voir devant lui un pauvre en quête de quelques petites affaires. Mais quand on lui parle en bon français, revirement, il vous considère comme un seigneur digne de tous les respects. Un autre ami français a avoué qu’en Afrique, partout il va même dans les campagnes les plus lointaines, devant un étranger, on peut toujours trouver un autochtone sachant anglais ou français, mais à Madagascar, par contre à une vingtaine de kilomètres des grandes villes, personne n’est capable de converser qu’en malgache. Preuve s’il en est que nous devons respecter voire, vénérer notre langue.

En novembre, le pays reçoit le Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Notre appartenance à ce groupe ne peut être contestable, mais détrompons-nous d’assimiler ce moment à toute forme de néocolonialisme, puisque la France n’a pas l’exclusivité de l’organisation, d’ailleurs à voir le financement, un kaléidoscope de nations a déboursé. Les Chinois ont, par exemple, financé pour une bonne partie la construction des infrastructures, tant est si bien qu’on est tenté de penser que le gâteau d’inauguration ne sera pas à la sauce mandarine, pourquoi ? Simplement, parce qu’un bon nombre des indications est inscrit en mandarin.

M.Ranarivao

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