
Les efforts pour le redressement de la compagnie Air Madagascar sont encore loin d’être suffisants, d’après le pilote professionnel, Frank Rakotoarisoa. La compagnie Malgache restera encore, selon lui, dans la liste noire de l’Union Européenne, du moins, cette année.
Les efforts entamés pour l’amélioration de la sûreté aérienne ont déjà porté leurs fruits, mais ne suffiront pas pour effacer la compagnie aérienne Malgache de la liste noire de l’Union Européenne. En effet, la sécurité nécessite également un grand changement, d’après les explications du pilote professionnel, Frank Rakotoarison. « Air Madagascar met en place un plan général de sécurité (PGS). Dans ce cadre, elle suit la démarche CACCA ou contrôle-analyse-correction-contrôle-analyse qui est un cycle indéfini. Cependant, nombreuses sont les actions qui restent à entreprendre. Au niveau de la météorologie, 11 stations automatiques devraient déjà être mises en place. Nous devons également substituer les baromètres mercure, à la place des baromètres salon qui comportent des imperfections et présentent des erreurs de mesure. A noter que l’étalonnage des matériels doit être à la charge de la Direction générale de la météorologie et l’Aviation civile de Madagascar (ACM) s’occupe de l’homologation des appareils », a exposé Frank Rakotoarison.
Pléthore. Par rapport aux activités de la compagnie, l’effectif du personnel est également trop élevé d’après le pilote professionnel. « Pour réduire ses charges financières, Air Madagascar devrait entrer dans le système de partage de code. Elle peut très bien négocier avec les autres compagnies pour pouvoir vendre des sièges, même si elle n’arrive pas à remplir un avion ». Par ailleurs, il a soutenu que l’achat d’un AVRO RJ85 serait une très mauvaise idée de la part des décideurs au sein de la compagnie. « L’Avro n’est pas un Boeing même s’il s’agit d’un avion à 4 réacteurs. C’est plutôt un très vieil avion de construction britannique qui ne dispose que de 95 places et qui consomme beaucoup de carburant. Aucun Boeing ne dispose de nombre de places aussi peu. S’il faut à tout prix acquérir un nouvel avion, les responsables doivent plutôt se tourner vers le sud-ouest des Etats-Unis, dans le comté de Mohave où se trouve le dépôt de tous les avions. Nous pouvons y négocier par le biais de l’Exim Bank. Cette dernière peut contracter un accord avec Mohave pour sortir un avion Boeing à prix bas et avec une possibilité de facilité de paiement », a affirmé Frank Rakotoarisoa. Bref, ce pilote soutient la nécessité de changements pour l’amélioration de la sécurité des vols, à commencer par le nettoyage des avions et de leurs moteurs, a-t-il martelé.
Antsa R.