Le collaborateur d’un établissement financier de la place subit actuellement une poursuite injustifiée. L’histoire concerne une entreprise de construction coréenne établie à Toamasina depuis une quinzaine d’années et disposant d’un compte auprès d’une agence locale d’un établissement financier. Figurant parmi les entreprises prestataires d’Ambatovy, ladite entreprise coréenne, dont le premier responsable est un ressortissant coréen a décidé de transférer son siège et ses comptes dans la capitale, suite à la fin de son contrat avec Ambatovy.
Tout en restant mandataire de l’entreprise en question, le ressortissant coréen qui est souvent en mission à l’extérieur, désigne un interlocuteur malgache qui, pour sa part, a profité de sa position pour effectuer des opérations frauduleuses. Il a par exemple réussi, par le biais d’un ordre de vente, à transférer de l’argent à partir d’un compte en dollar de l’entreprise coréenne vers son compte en ariary. Ou encore un ordre de virement en ariary du compte en MGA de l’entreprise, vers le compte domicilié dans un autre établissement financier de Toamasina, appartenant à une autre société à responsabilité limitée. Des ordres de virement qui comportent tous, le cachet de la société mauricienne et la signature de son mandataire. Par la suite, la société bénéficiaire des virements effectue plusieurs retraits jusqu’à épuiser le solde du compte à la date du 17 février 2014. En tout, les virements ont totalisé 458 977 000 ariary, soit environ 150 000 euros. Et ce, avant que le mandataire coréen de l’entreprise ne découvre le pot au rose et est par la suite venu voir un collaborateur de l’établissement financier pour lui signifier du caractère frauduleux de ces opérations.
Coup de théâtre, malgré les aveux de l’interlocuteur qui a fraudé, c’est le collaborateur de la banque qui est finalement poursuivi par la justice, et placé actuellement en détention préventive. Et ce malgré le fait que dès le premier virement de 144 millions d’ariary, le collaborateur en question a demandé et a obtenu confirmation auprès du représentant malgache de la validité de ces virements. Bref, malgré sa bonne foi, ce collaborateur de la banque est quand même poursuivi.
R.Edmond