Madagascar est à l’honneur dans le cadre de l’édition 2025 du Programme Young Leaders. Nachouat Meghouar, Directrice générale de la French African Foundation, nous expose ce programme phare de sa fondation. Interview exclusive.
Midi Madagasikara (MM). Que représente la French African Foundation ?
Nachouat Meghouar (FAF). Notre mission est de promouvoir une nouvelle génération de talents africains et français, engagés positivement en Afrique. À travers notre fondation, nous voulons valoriser la réussite et l’excellence africaine, pour changer le narratif sur le continent. Il ne s’agit pas d’ignorer les défis, mais de mettre en lumière les dynamiques positives. Depuis 2019, nous avons bâti le plus grand réseau panafricain de jeunes professionnels, avec l’ambition de soutenir ceux qui créent de la valeur : entrepreneurs, porteurs de projets ou leaders dans divers secteurs.
MM. Comment peut-on intégrer ce réseau ?
FAF. Notre programme phare s’intitule « Young Leaders ». Chaque année, nous lançons un appel à candidatures pour sélectionner des talents âgés de 28 à 40 ans, originaires d’un pays africain ou de France. Les profils peuvent venir du monde culturel, associatif, politique, sportif ou entrepreneurial. Un comité de sélection – renouvelé chaque année et composé d’experts de très haut niveau – analyse les dossiers. Nous incitons les jeunes à participer à ce programme pour intégrer le réseau. En 2025, Madagascar est à l’honneur et cette édition placée sous le double patronage des présidents de la République française et malgache.
MM. Nous avons des Malgaches parmi les lauréats de 2025. Combien de personnes ont candidaté ?
FAF. Cette année, nous avons reçu un nombre record de plus de 6 000 candidatures, provenant de 45 pays, y compris des membres de la diaspora vivant aux États-Unis, aux Émirats ou en Europe. Madagascar est fortement représenté avec plusieurs centaines de candidats. Au total, seuls 30 lauréats sont retenus, ce qui témoigne du caractère extrêmement compétitif du programme. Parmi ces lauréats, trois jeunes Malgaches ont été sélectionnés, notamment Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement, Eileen Akbaraly, engagée dans l’entrepreneuriat social, et Marie-Lucienne Domoinamalala, docteure active dans le secteur WASH avec la Commune Urbaine d’Antananarivo.
MM. Quelle est la portée du programme Young Leaders ?
FAF. Ce n’est pas une simple distinction honorifique. Les lauréats participent à deux semaines intensives d’échanges : une semaine en France, l’autre en Afrique — cette année, ce sera à Madagascar. Ils rencontrent des acteurs influents de divers secteurs et accèdent à une plateforme de réseautage, de visibilité et d’action. Être Young Leader, c’est aussi rejoindre un réseau à vie. Chaque cohorte travaille sur des thématiques majeures. Par exemple, la dernière a produit un manifeste avec 15 recommandations autour de l’innovation, de l’éducation et de l’agribusiness, en partenariat avec des experts et institutions.
MM. À part ce programme phare, la fondation a-t-elle d’autres événements ?
FAF. Bien évidemment. Il y a par exemple l’Africa Day, qui est le plus grand rassemblement de jeunes autour de la réussite africaine en France. Organisé au campus de Sciences Po Paris, il attire des étudiants de toutes disciplines pour leur présenter les opportunités professionnelles en Afrique, dans les secteurs de la finance, de l’innovation, de la culture, et d’autres secteurs clés. L’an dernier, plus de 1 500jeunes ont participé à l’événement, marqué par 20 tables rondes et la présence de plusieurs chefs d’État.
Recueillis par Antsa R