La fondation Friedrich Ebert Stiftung reste impliquée dans la promotion de la démocratie et du leadership. C’est dans cette optique que le « Young Leadership Training Program » a été mis en place par la fondation et dont la 13e promotion a été lancée officiellement hier à l’Hôtel Colbert Antaninarenina. C’était également une opportunité pour FES d’ouvrir un autre débat concernant la démocratie en général et les démocrates en particulier.
Où et qui ? Un responsable auprès de la fondation a rappelé une disposition constitutionnelle lors d’une interview. Cette disposition n’est autre que celle de l’article premier, alinéa 3 qui prévoit que « la démocratie et le principe de l’Etat de droit constituent le fondement de la République ». C’était autour de cet article que le débat d’hier trouve son essence. Car d’après lui, « une question se pose et mérite d’être répondue : où sont les démocrates pour édifier la démocratie ? ». Si l’on essaie d’apporter des éléments de réponses à cette question en partant des pratiques habituelles que tout le monde connaît, les soi-disant démocrates Malgaches ne se manifestent qu’avant, pendant et après les élections. La plupart (euphémiquement) se font remarquer durant les campagnes électorales dans la distribution des denrées alimentaires, des t-shirts, casquettes, etc. D’autres, quand ils ne sont pas au pouvoir, ne font que lancer des piques et voient ou lisent (c’est selon) « autrement et intelligemment » la situation politique. Ceux qui sont au pouvoir n’arrivent pas à résoudre les problèmes internes et externes du pays. La course au « seza » reste la priorité du siècle et ce, par n’importe quel moyen que ce soit. Et la liste est loin d’être exhaustive.
Multipartisme. Par ailleurs, Madagascar a décidé d’adopter le système du multipartisme. Sur les 186 partis politiques, lesquels d’entre eux mettent en œuvre réellement les rôles prévus par la loi n°2011-012 du 18 Août 2011 relative aux partis politiques (article 26), en l’occurrence, « le respect de la Constitution, des lois et règlements en vigueur ; la participation active à la moralisation de la vie publique ; la formation de leurs membres, la sensibilisation des citoyens à participer à la vie publique et politique et la redevabilité en matière politique » ? A Madagascar, qui sont les démocrates qui reconnaissent véritablement que le pouvoir émane du peuple et doit être exercé à son profit ? La politique serait-elle devenue le plus court chemin pour se remplir les poches et l’attitude du caméléon devient une pratique. Car les politiciens n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la fusion des partis qui partagent les mêmes tendances, une idée défendue par le KMF/CNOE. Ce même responsable auprès de la fondation FES a fait remarquer que « cette question doit être répondue par la société civile, l’opposition, les autorités civiles et militaires et les jeunes ». A décortiquer ses affirmations, il s’avère qu’il est temps de rénover la classe politique et d’édifier la vraie démocratie. « Le seul frein n’est autre que l’effacement de cette disposition dans la Constitution », conclut-il.
Aina Bovel