
Raoul Arizaka Rabekoto sollicite actuellement un soutien international, notamment des dirigeants de la Fifa.
Une volonté manifeste de se soustraire à la Justice. C’est ainsi que les observateurs qualifient la fuite à l’étranger du président de la Fédération malgache de football, Raoul Arizaka Rabekoto. C’est confirmé. L’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps), a réussi à quitter en catimini la Grande île alors qu’il fait l’objet d’une Interdiction de sortie du territoire (IST) suite à plusieurs dossiers de Justice le concernant, en cours de traitement au niveau du Pôle anti-corruption (Pac) et du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco). Il se trouverait aujourd’hui à Zurich en Suisse. D’après les informations, il a pris un avion à Nosy-Be et est passé par La Réunion, puis Nairobi avant de rejoindre la Suisse. La question est donc de savoir comment se fait-il que quelqu’un faisant l’objet d’une IST puisse passer nos frontières ? D’autant plus que pour quitter le sol malgache, le président de la FMF a pris un avion où la présentation des documents de voyage (passeport…) était nécessaire avant l’embarquement. Comment se fait-il que les responsables aient pu laisser passer cela ?
Corruptions. En tout cas, l’affaire Raoul ne constitue pas un cas isolé. En effet, ce n’est pas la première fois qu’un haut responsable étatique impliqué dans des dossiers de corruption et/ou de détournement de deniers publics a pu s’enfuir à l’étranger. C’est le cas notamment de l’ancien ministre de la Fonction publique, Maharante Jean de Dieu qui se trouve en exil en France actuellement. Pour ce qui est de l’affaire Raoul Arizaka Rabekoto, les observateurs soupçonnent une corruption et des pots-de-vin derrière sa fuite. L’ouverture d’une enquête est nécessaire et est fortement réclamée afin de faire la lumière sur sa sortie, mais aussi pour déterminer les responsabilités de chacun. Est ce qu’il y a eu complicité ? Il convient en effet de noter que l’ancien DG de la Cnaps a réussi son coup lors d’une deuxième tentative. La semaine dernière, le 17 février, selon nos sources, il a déjà tenté de passer par Nosy-Be en essayant de négocier avec des responsables de l’aéroport. Mais comme ces derniers n’ont pas accepté donc sa tentative a échoué. Il a ensuite emprunté la route d’Ankify et a réservé une chambre d’hôtel à Ambanja pour y passer la nuit mais s’est rétracté au dernier moment. Depuis, il est resté introuvable jusqu’à mardi où l’on a appris qu’il se trouve en Suisse.
20 milliards d’Ariary. D’après les informations, Raoul Arizaka Rabekoto est en train de solliciter un soutien international, notamment des dirigeants de la Fifa à qui il a déjà envoyé une lettre en qualifiant l’Interdiction de Sortie du Territoire prise à son encontre d’ « arbitraire » tout en expliquant qu’il est victime d’un règlement de compte politique pour avoir battu le candidat du régime lors de son élection à la Présidence de la FMF. Nul n’ignore pourtant que sa poursuite est liée à des dossiers de malversations du temps où il était Directeur général de la Cnaps. Les résultats des audits menés au sein de cette société d’Etat ont révélé des cas de détournements, notamment lors de la construction des logements sociaux à Morondava et à Sambava, sans parler des différents placements que la Cnaps a effectués sous sa direction. C’est d’ailleurs la Cnaps qui a déposé une plainte contre lui. Le numéro Un de la Fédération malgache de football est soupçonné d’avoir détourné plus de 20 milliards d’Ariary. D’ailleurs, hier, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) a lancé un avis de recherche contre Raoul Arizaka Rabekoto. En prenant la fuite, l’ex-DG de la Cnaps, poursuivi pour surfacturation, détournement de deniers publics, favoritisme, faux et usage de faux, corruption, enrichissement illicite, abus de fonction et blanchiment confirme lui-même les accusations portées à son encontre. En tant que magistrat, il sait que l’ouverture d’une enquête judiciaire ne signifie point une condamnation. Au contraire, ceci constitue une occasion pour lui de se défendre et d’apporter sa version pour se disculper.
Davis R