
Gaby Saranouffi, directrice artistique et initiatrice du festival I’Trotra, s’est exprimée hier sur l’implication du ministère de la Culture dans les festivals artistiques, dont celui qu’elle dirige, lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier à l’AFT Andavamamba.
La 12e édition du festival de danse I’Trôtra se tiendra du 21 septembre au 1er octobre. Ce plus grand festival international de danse contemporaine a déjà sa place à Madagascar et est, au fil des années, devenu un rendez-vous incontournable pour les danseurs internationaux. Plusieurs artistes, malgaches et étrangers y ont participé et continuent de faire bouger la danse contemporaine à Mada. Plusieurs institutions continuent également de soutenir ce festival, plate-forme de rencontres et d’échanges entre danseurs contemporains. Mais Gaby Saranouffi, directrice artistique et initiatrice de ce I’Trotra, bâtisseuse de ce grand chantier, regrette le peu d’implication du ministère de la Culture. Et pas seulement pour son festival mais pour ceux des autres également. A l’occasion de la conférence de presse de présentation du festival qui s’est tenue hier, elle a haussé le ton : « J’appelle à la prise de responsabilité du ministère de la Culture. Il ne s’agit pas seulement d’argent, d’ailleurs, on ne demande pas des sous. Mais un soutien en matière de logistique par exemple, ou autre. Nous avons des fiches techniques et le ministère peut nous aider » dit-elle. « Aidez-nous. Chaque année, on vient et revient pour plaidoyer sur notre festival, comme si chaque fois c’était à refaire. Nous demandons à ce qu’il y ait une pérennisation. Le ministère pourrait signer des contrats de convention de trois ans par exemple, pour les grands festivals qui se tiennent chaque année envers et contre tout. Notre souhait est que ces festivals soient des rendez-vous, inscrits dans les agendas culturels du pays », continue-t-elle. Une manière d’encourager les organisateurs de festivals, car ces événements comprennent pour beaucoup des besoins en logistiques et infrastructures (salles…).
Ecole. Egalement intervenant lors de cette conférence de presse, Anjara Nantenaina Rasamiarison, jeune chorégraphe et danseur, réitère cette demande qui sonne comme une supplication. « Ici, nous avons peu d’opportunités pour rencontrer des danseurs venus de l’étranger. Et pourtant, c’est l’échange qui fait toute la richesse de notre art. Des festivals comme I’Trotra nous permettent d’acquérir de l’expérience. C’est une véritable école pour nous » dit-il. Avant d’ajouter : « on aimerait qu’il y ait un endroit, un repère qui représente la danse contemporaine, ou tout simplement la danse à Madagascar ».
En somme, une meilleure implication du ministère de la Culture dans les festivals artistiques, qui sont des carrefours culturels dans le pays.
Anjara Rasoanaivo