
“Le vrai progrès, c’est une tradition qui se prolonge », un slogan que les membres de la confédération “Gakama Gasy Ka Mahery Madagasikara” aiment citer. Fondée il y a quelques années, cette grande association a pour devoir d’encourager les Malgaches à revenir aux sources et de prôner le « fihavanana malagasy » en acceptant sa diversité culturelle.
Une conférence de presse a été organisée hier au “Kambola Hôtel” Analakely hier, pour exposer les activités futures de la confédération “Gakama” cette année. La célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar coïncide avec le 30e anniversaire de cette confédération composée de 41 associations et fédérations d’arts martiaux et d’arts traditionnels. Selon le président Michel le Dragon, diverses activités seront organisées à partir du mois d’avril prochain.
Le 5 avril, une démonstration de boxe traditionnelle malgache se tiendra au “Kianjan’ny Kanto” à Mahamasina. Les “fanorolahy” (boxeur) de chaque région y seront présents pour hisser haut les arts martiaux malgaches à savoir le morengy, le diamanga ou encore le ringa. Le 28 avril, au Palais des Sports de Mahamasina, aura lieu une grande conférence sur l’anthropologie autodidactique des arts, des cultures et des sports traditionnels. Il s’agit d’évoquer l’histoire de Madagascar depuis l’an 700 de notre ère jusqu’à nos jours. « Nous allons retracer les origines du peuplement malgache, les us et coutumes, la tradition malgache » a signalé le président de la confédération. Effectivement, des spécialistes du sujet seront invités. Anthropologues, historiens et géographes interviendront lors de ce grand séminaire. Ensuite, la confédération pilotée par Michel le Dragon sillonnera la Grande Ile pour implanter les représentants des régions. « Nous allons effectuer une descente sur terrain et mettre en place différentes structures dans les 22 régions de Madagascar, afin que les populations locales puissent connaître aussi leurs traditions ancestrales » ajoute le président de la confédération. En principe, la visite durera environ neuf mois. Tout au long de l’année 2020, l’équipe de “Gakama” se rendra non seulement dans les régions, mais elle organisera également des activités dans les villes.
Comme toutes les associations culturelles, le but de “Gakama” est de rehausser les traditions malgaches. « La génération actuelle a oublié les traditions malgaches. La culture occidentale ne cesse de gagner du terrain dans notre pays, alors il est de notre devoir de conscientiser la jeune génération. Nous avons de la littérature qui n’a rien à envier aux autres. Nous sommes riches en culture, notre diversité est une richesse et je ne cesse pas de répéter cela. Nous devons être fiers ! », a souligné Seheno membre de la confédération Gakama. Composée de poètes, d’anthropologues, d’adeptes de sports traditionnels, d’astrologues des différentes régions, la confédération met en avant la multidisciplinarité afin d’analyser sous toutes ses formes les coutumes malgaches. Les traditions malgaches ne sont pas forcément les contes (angano), le morengy, a fait remarquer le chanteur Prosh’Ely, notre façon de voir les choses, notre croyance et surtout nos gestes, nous différencient des autres populations du reste du monde. Nous sommes Malgaches à travers tout cela ». Membre de confédération “Gakama”, Prosh’Ely est issu du label “kaiamba” des années 1970-1980. A part la musique, qui accompagnait les Malgaches dans de différentes circonstances, « les gestes le plus anodins nous différencient des autres »
La “Gakama” a une mission importante à accomplir cette année. Michel le Dragon et ses camarades ont du pain sur la planche. Il est difficile de rehausser les traditions oubliées par la jeune génération. Une lourde tâche qui nécessite beaucoup de courage.
Iss Heridiny