
Revaloriser l’art, les artistes et redonner leur place dans la société actuelle. Tel est le combat mené par un passionné de l’art malgache qui soutient les artistes à travers l’ouverture prochaine d’une galerie d’art à Ankadimbahoaka.
L’ouverture prochaine d’une galerie d’art à Antananarivo, à Ankadimbahoaka, est une bonne nouvelle pour les artistes. Cette initiative purement privée du Fonds de dotation HY du groupe Filatex est une démarche qui soutient qu’il ne peut y avoir de développement durable s’il n’y a pas de revalorisation de l’art et de l’identité culturelle malgache. « L’art n’est plus à sa place » se désole la directrice des relations publiques et mécénat du FDDHY, Romy Voos Andrianarisoa. Et pourtant, dans ce grand village du monde, il est important que le Malgache s’approprie ses propres valeurs artistiques pour continuer à exister. Les artistes en sont les ambassadeurs et ces derniers devraient donc avoir leur place dans la société actuelle, tel qu’il en est dans les pays développés. Malheureusement, il y a trop peu de musées et de galeries à Madagascar, pas assez d’espaces d’expression et d’exposition pour les artistes. « Il faut donner aux artistes les moyens nécessaires pour qu’ils s’expriment, et qu’ils s’épanouissent » , ajoute Romy Voos Andrianarisoa.
Programmation nationale
Cette galerie d’art, qui occupe un étage entier dans la galerie Alhambra à Ankadimbahoaka, est composée de deux structures: une galerie proprement dite qui servira à exposer les œuvres artistiques, et une autre qui pourra recevoir des résidences création et des ateliers de formation. « Ce sera une coproduction avec des experts internationaux, et qui sera bénéfique pour les artistes nationaux » explique Romy Voos Andrianarisoa. Car la programmation prévoit déjà l’invitation d’artistes internationaux qui vont échanger avec les artistes malgaches. « Nous collaborons avec les 22 Alliances Françaises réparties dans tout Madagascar, ce qui permettra aux artistes de toutes les régions de bénéficier du programme, et aux œuvres de voyager dans tout le pays« ,dit-elle. Avec comme directeur artistique Joël Andrianomearisoa, qui est l’un des artistes à avoir déjà bénéficié du FDDHY, les artistes qui pourront suivre des ateliers gratuitement peuvent déjà s’estimer privilégiés d’avoir comme mentor un artiste Malgache qui s’illustre à l’international. « Cette initiative est privée, mais j’espère qu’un jour, c’est l’Etat qui deviendra le premier et le plus grand soutien des artistes malgaches en leur redonnant la place qu’ils méritent dans la société« , conclut-elle. Une lutte de longue haleine qui ne fait que commencer, mais à cœur vaillant, rien d’impossible.
Anjara Rasoanaivo