
« Hanambady aho », de Gangstabab, a ravi le cœur des lecteurs de Midi Madagascar, qui l’ont choisi comme étant l’artiste de l’année 2014. Resté humble, arborant fièrement son trophée, Gangstabab dévoile la recette secrète de ce tube de l’année. Portrait.
« Je suis fier d’avoir gagné ce trophée car, franchement, les autres artistes en lice sont de grandes pointures. Mais c’est surtout un succès que je partage avec mes musiciens : Bankheli le guitariste, Doda le claviériste, Narindra la chanteuse et Taxx qui a fait l’arrangement et le mixage », lâche Gangstabab. Car derrière cet artiste se cache toute une équipe, qui persévère pour percer la scène locale, avec un style peu commun. Avec 2 albums à son actif, « Amontana » et « Aviavy », Gangstabab a remis au goût du jour, mais surtout a fait du kabary une tendance. « J’ai commencé à apprendre le kabary en 2003. J’ai mélangé cela avec de l’argot, et ça a plu » dit-il. Effectivement, la recette a pris. Très impliqué dans le soatoavina, les essences de la culture malgache, dont le kabary fait partie intégrante, Gangstabab a fait un pont entre l’intérêt des jeunes d’aujourd’hui, beaucoup plus tournés vers les cultures occidentales, et la culture malgache. « Toutes les chansons à travers mes deux albums sont basées sur des kabary, que l’on fait selon les circonstances. Le premier titre que j’ai sorti, extrait de mon premier album, intitulé « Ankavanan-dRay », a été très avant-gardiste. Pour se faire une place dans ce monde très serré du show biz, il faut un peu jouer la carte de la provocation. La réaction a plutôt été mitigée, mais avec le temps, le message est passé », dit-il. Cet artiste n’a pas fini de surprendre. Le cœur sur la main, il commence par ceux qui l’entourent. « Je suis très reconnaissant envers mon équipe musicale. D’ailleurs, pour qu’ils continuent à s’améliorer, j’ai pris en charge les cours de renforcement de capacité en clavier à Doda, et des cours de langue à Narindra. Une manière pour moi de leur rendre ce qu’ils m’ont donné ». Plus tard, dans 15 ou 20 ans, il se tournera vers la politique… et pourquoi pas ?!
Anjara Rasoanaivo