
Pour l’intérêt de la population environnante et le respect des procédures légales, la CUA a ordonné hier la suspension des travaux de clôture en cours à Andohatapenaka.
La Commune urbaine d’Antananarivo a constaté deux « infractions » hier à Andohatapenaka. Elles sont notamment liées à l’absence d’autorisations délivrées par la CUA, non seulement sur les remblais du terrain prévu pour la construction d’une gare routière, mais également sur les travaux de clôture dudit terrain. « Le remblayage du terrain n’a pas obtenu l’autorisation de la CUA. Pire, le terrain en question est une rizière et donc une zone non constructible. Il n’est même pas concerné par le projet de remblai prévu par le plan d’urbanisme directeur de l’agglomération d’Antananarivo, actuellement en vigueur », a expliqué le directeur de l’Urbanisme et du Développement à la CUA, Edison Razafitsihoarana, qui a effectué hier une descente inopinée à Andohatapenaka. Par ailleurs, la CUA a ordonné à l’entreprise SMATP de suspendre les travaux de clôture en cours. « Que ce soit pour une clôture légère ou pour une clôture en dur, il faut l’autorisation de la Commune urbaine d’Antananarivo. Ce qui n’a pas été le cas. », a fustigé ce responsable municipal.
Requête en annulation. Une signification a été faite hier même à la société Total qui utilise SMATP pour la clôture du terrain d’Andohatapenaka. « Nous voulons tout simplement faire savoir à la société Total que le terrain sur lequel elle construit une gare routière est un terrain faisant l’objet d’un litige devant les tribunaux. A ce propos, la Commune urbaine d’Antananarivo a déposé auprès du Conseil d’Etat une requête en annulation de l’arrêté qui prévoit la réalisation des projets présidentiels sur ce terrain qui est encore l’objet des litiges entre l’Etat malagasy et la société Tiko. » a souligné hier Edison Razafitsihoarana. A rappeler que le conseil municipal, par sa délibération du 27 février 2017, a autorisé le maire Lalao Ravalomanana de négocier avec Tiko pour l’élaboration d’une convention de partenariat (Article 21 de la Loi n°2014-018 régissant les compétences, les modalités d’organisation et de fonctionnement ainsi que celles de la gestion de ses propres affaires) qui permettra à la CUA de transférer la fourrière d’Anosipatrana à Andohatapenaka.
Doléances. D’après le directeur de l’Urbanisme et du Développement à la CUA, sa descente sur terrain fait notamment suite aux doléances de la population qui se sent victime des travaux de remblayage « illégal » effectués sur le terrain d’Andohatapenaka. « Vous avez élu un maire qui s’appelle Lalao Ravalomanana. Elle a le devoir de vous écouter. C’est pour cela qu’elle nous a envoyé ici pour constater de visu les conditions dans lesquelles vous vivez. », a-t-il déclaré hier devant un groupe d’individus divisé étant donné que certains sont obligés de quitter leur maison car ils sont déjà indemnisés, et d’autres se plaignent des risques qu’ils encourent en cas de forte pluie. « Le niveau de nos maisons d’habitation est très bas par rapport à celui du terrain remblayé. Une goutte de pluie suffirait donc pour nous inonder. », a déploré hier une mère de famille. Devant les dangers qu’encourent actuellement des dizaines d’individus à Andohatapenaka, le directeur de l’Urbanisme et du Développement à la CUA de lancer un appel : « Il faut respecter les lois en vigueur. Tout travail de remblayage, s’il est autorisé, doit être précédé d’une étude technique menée par des experts. Ce qui n’a pas été le cas à Andohatapenaka. »
- Eugène