Divertissants ? Les dessins le sont. Ce sont également un moyen efficace, voire très efficace pour faire passer un message et sensibiliser les gens. A travers « Ohabolana » et « Hallucinograh », exposés à l’esplanade d’Ankatso, c’est ce que font la vingtaine de bédéistes de l’association Tantsary dans le cadre du festival Gasy Bulles.
Les “ohabolana”, une autre des richesses de la langue malgache sur le point de disparaître ? Si on considère la manière de parler et d’écrire/de « s’écrire » ainsi que le niveau intellectuel de la génération actuelle, probablement ! Une réalité, un fait qui n’a pas échappé à cette dizaine de bédéistes. Dans le cadre du festival Gasy Bulles, ils ont donc travaillé d’arrache-pied pour accoucher de cette exposition sur un thème quelque peu hors du commun : « Ohabolana ». Malgré leur jeunesse, ce sujet leur tenait particulièrement à cœur. Et puis, ce sera leur contribution à la remise à niveau de la culture. Selon un des bédéistes « les jeunes d’aujourd’hui ne prêtent plus vraiment attention à cet héritage oral. Cette exposition est un moyen pour les étudiants de se réapproprier cette culture orale qui a tendance à s’oublier dans le paysage culturel malgache. Il s’agit d’une manière ludique d’ancrer les proverbes dans l’esprit des étudiants et des passants ». A travers leurs planches, exposées à l’esplanade d’Ankatso, Padoue, Raoto, Jerwy, Lamborano Mijoros, Manina, Dama, Karma, Mic, Bienvenu, R-Aly et Nagara redonneront, ils espèrent, l’envie aux visiteurs, les jeunes surtout, de redécouvrir les « ohabolana ». Toujours jusqu’au 18 juin, une autre expo « Hallucinograph » se tient à l’esplanade d’Ankatso. Inédite, colorée, extrémiste, choquante… cette expo assez hors du commun, dédiée à la liberté d’expression et au psychédélisme est le fruit du travail de onze autres bédéistes aussi déjantés que talentueux. Quand hallucination et graphique se retrouvent, Ça donne en effet quelque chose de fou. Mais de la folie dans le bon sens du terme, du moins, si on aime ce qui n’est pas commun et qu’on garde l’esprit ouvert. Les anticonformistes, en tout cas, risquent d’y trouver leur bonheur.
Mahetsaka
