
Plusieurs entreprises franches membres de ce groupement procèdent actuellement à un chômage partiel en raison d’un problème d’approvisionnement en matières premières venant de la Chine et de la baisse de la demande, surtout en Europe.
Le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) salue les mesures de prévention contre le coronavirus prises par l’Etat en tenant compte de l’aspect humain et sanitaire de la population. Cependant, « il faut également une concertation avec le secteur privé pour mettre en place des mesures économiques face à la propagation de cette maladie, sinon on va s’attendre ultérieurement à une autre crise sociale. En effet, notre plus grande priorité est de préserver les 150 000 emplois créés par les 106 entreprises franches à Madagascar, face à cette pandémie qui touche plusieurs pays dans le monde », a déclaré Rakotoarisoa Herilanto, le président du GEFP. Ce dernier a été reconduit pour un 2e mandat de deux ans, suite à une élection qui s’est tenue lors d’une assemblée générale ordinaire des membres de ce groupement, hier à l’hôtel Novotel.
Mesures à discuter. Parlant de mesures économiques, « l’État doit apporter une assistance aux entreprises pour éviter la perte d’emplois. En effet, la plupart des membres du GEFP n’ont pas pu s’approvisionner en matières premières tel que le tissu en Chine qui est affecté par le coronavirus. Les mesures prises par l’Etat de mettre en quarantaine au large les bateaux transportant ces matières premières ou les produits de première nécessité avant leur débarquement au port doivent être, de ce fait, discutées. En effet, cela ne va pas convenir aux compagnies maritimes, et aucun pays dans le monde n’a pris une telle décision face à la propagation du coronavirus », a-t-il fait savoir. Le GEFP suggère ainsi une solution visant à équiper les pilotes qui assurent le contrôle des navires au large de matériels de protection, tout en décontaminant les conteneurs, entre autres. « Les bateaux peuvent ensuite accoster au port pour décharger ces conteneurs, et ce, sans que personne ne débarque. En ce moment, ce retard enregistré dans l’approvisionnement en matières premières venant de Chine empêche les entreprises franches de tourner », a-t-il précisé.
Chômage partiel. A part cela, la demande des pays importateurs connaît également une baisse à cause toujours de cette pandémie. « Il faut savoir que la majorité de la production des entreprises franches est exportée en Europe, surtout en France. Et en raison des mesures de confinement prises par l’Hexagone, il y a un arrêt de toute activité non essentielle. Beaucoup d’entrepôts sont ainsi fermés et ne peuvent plus prendre en charge la livraison des produits venant de Madagascar. Plusieurs entreprises franches procèdent actuellement à un chômage partiel », d’après toujours les explications du président du GEFP. Et lui d’ajouter que les vols cargos permettant d’assurer l’approvisionnement en matières premières ou l’expédition des produits finis ne sont pas suspendus ,mais leur fréquence et leur régularité restent encore floues pour les opérateurs. « Les produits textiles à destination des Etats-Unis dans le cadre de l’Agoa (Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique) ne sont pas affectés par le coronavirus. En effet, la demande est maintenue. Quant à l’Afrique du Sud qui est maintenant touchée par ce coronavirus, nos entreprises franches ne peuvent pas non plus y exporter », a conclu Rakotoarisoa Herilanto.
Navalona R.