
« Nous recommandons la réalisation de tests de dépistage à grande échelle des employés du secteur privé, afin d’éviter le risque de contamination du personnel au sein d’une entreprise », a déclaré Thierry Rajaona, président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM)
La plupart des entreprises du secteur privé sont victimes de cette crise sanitaire qui prévaut dans le pays. Bon nombre d’entre elles sont même en cessation d’activité. C’est pourquoi le GEM « est plutôt favorable aux nouvelles mesures de déconfinement progressif prises par le président de la République. Il ne faut plus bloquer les activités économiques car les dégâts sur l’économie sont énormes, comparativement aux 120 cas confirmés atteints du coronavirus à Madagascar. En plus, nous n’avons pas les moyens de soutenir financièrement le confinement pendant longtemps », a expliqué Thierry Rajaona, président du GEM.
Tests de dépistage à grande échelle. En revanche, « nous nous engageons à respecter les mesures de prévention et prophylactiques. Il s’agit entre autres du port obligatoire des masques de protection, et le respect de la distanciation sociale d’un mètre. De plus, nous recommandons la réalisation de tests de dépistage à grande échelle des employés du secteur privé, afin d’éviter le risque de contamination du personnel au sein d’une entreprise », a-t-il ajouté. Au sujet de la fixation des horaires de 6 heures à 13 heures, « ce serait encore mieux si on pouvait repousser à 18 heures. Jusqu’à maintenant, il n’y a certes aucune perte en vie humaine, mais plusieurs entreprises sont déjà victimes de cette crise sanitaire. Il ne faut pas ainsi bloquer toute une économie. Laissez les entreprises reprendre leurs activités en toute latitude », a réitéré Thierry Rajaona. Il est à noter que les sociétés opérant dans le secteur textile ont connu une baisse d’activité atteignant 80%. Celles oeuvrant dans le domaine de la télécommunication, notamment les call-center, ont eu une baisse d’activité de l’ordre de 20 à 25%. Au niveau du secteur de l’industrie agro-alimentaire, 50% des entreprises ne peuvent plus tourner. Quant au secteur du tourisme, toutes les entreprises sont presque en cessation d’activité.
Besoin de crédit de trésorerie. Face à cette situation, le président du GEM a soulevé qu’il y a un grand besoin de crédit de trésorerie pour que le secteur privé puisse relancer ses activités. En effet, « les chiffres d’affaires des entreprises victimes ont tous chuté. Par ailleurs, l’État devra prendre en charge une partie des salaires des employés qui sont au chômage technique, au risque d’augmenter davantage la pauvreté à Madagascar. Et les dégâts économiques causés par l’arrêt des activités économiques dû au confinement vont entraîner une autre crise sociale, surtout si le nombre de salariés touchés par le chômage technique est important », a conclu Thierry Rajaona.
Navalona R.