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dimanche, avril 28, 2024
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Le général Paza sur le bois de rose : « Un trafiquant en fuite arrêté, une grosse prise en vue »

A l’instar du phénomène « dahalo » dans le Sud, le général Paza entend aussi mettre un « coup d’arrêt » au trafic de bois de rose dans le Nord.
A l’instar du phénomène « dahalo » dans le Sud, le général Paza entend aussi mettre un « coup d’arrêt » au trafic de bois de rose dans le Nord.

Bon sang ne saurait mentir. Fils d’un officier de la Gendarmerie à la retraite, le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie est droit dans ses bottes. C’était plus une discussion à bâtons rompus qu’une interview que nous avions eue hier avec le SEG qui est en quelque sorte, le bras armé du gouvernement dans la lutte contre le trafic de bois de rose.

A l’image même de la devise des bérets noirs  « Tanindrazana sy Lalàna », le Secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Défense chargé de la Gendarmerie, le général de Division Paza joue un rôle important dans la restauration de l’Etat de droit sur l’ensemble du « Tanindrazana ». C’était le cas récemment à Antalaha où il vient d’effectuer – en compagnie du ministre de l’Environnement – une descente digne de Koh Lanta, à la grande différence qu’il ne s’agissait pas du tout d’une émission de téléréalité et d’aventure, mais d’une expédition contre les trafiquants de bois de rose. «Le temps qu’on survole la ville avant l’atterrissage, ils étaient déjà au courant de notre arrivée ». Par « ils », le patron de la Gendarmerie désigne les trafiquants et leurs complices à tous les niveaux. Y compris au sein de la Justice où le manque de célérité ne résultait pas forcément de la lenteur légendaire de l’appareil judiciaire, mais plutôt d’une manœuvre dilatoire visant à annihiler les effets d’une descente inopinée.

Réseau maffieux. En tout cas, cela n’a pas empêché le SEG comme on l’appelle communément, de s’enfoncer au fin fond de la brousse afin de remonter la filière avec son collègue du gouvernement. Les histoires dignes d’un recueil de contes et légendes ne l’ont pas non plus fait reculer. « On nous disait que c’est une zone « fady » pour les gendarmes et les armes, sous peine pour ceux qui transgressent ces interdits de perdre la vie ou la raison », raconte le général Paza qui n’est pas du genre à compter les …étoiles. Malgré les problèmes de bac avancés par certaines personnes qui faisaient visiblement partie du réseau maffieux, il a insisté pour rejoindre l’autre rive où « un cimetière de bois de rose devait être découvert ». D’après le SEG « de gros rondins prêts à l’export, y étaient camouflés».

20 milliards. En dépit de l’obscurité, le général Paza a tenu à faire la lumière sur le réseau. Ce qui a permis notamment l’arrestation durant le week-end de « Nônô vola sandoka » qui était en fuite. Et d’expliquer que « ce dernier doit son surnom au fait qu’il était auparavant un faux monnayeur avant de se reconvertir, à sa sortie de Tsiafahy, au trafic de bois de rose ». Selon la formule consacrée, « l’enquête suit son cours » concernant cet individu qui dispose d’« un stock de 2 000 rondins à Mananara Nord », mais qui refuse pour l’instant de livrer le ou les noms de ceux qui sont derrière ou avec lui. « Le Taïwanais qui traite avec les trafiquants a distribué 20 milliards à l’ensemble du réseau », selon le SEG. Avant d’ajouter que ce « Sinoa » repéré dernièrement à Sambava, a disparu depuis de la circulation et a demandé à ses fournisseurs de livrer la cargaison en Somalie.

Compétence nationale. En plus de « Nônô vola sandoka », le général Paza a aussi annoncé qu’ « une grosse prise est en vue ». Il a notamment dans son collimateur Bejoma dit Joël Be. Une perquisition a été effectuée au domicile de cet homme qui se déplace beaucoup, à l’instar des autres trafiquants. Leur zone d’action s’étale de Mananara-Nord jusqu’à la SAVA. Le SEG de faire remarquer que « cela peut poser des problèmes de compétence territoriale au niveau de la Gendarmerie et de la Justice ». D’où l’idée d’instituer «des magistrats à compétence nationale » pour éviter de recourir systématiquement aux commissions rogatoires. En tout état de cause, le mot d’ordre est la lutte contre le trafic de bois de rose. « Le Président Hery Rajaonarimampianina l’a réitéré lors du conseil restreint qui s’est tenu jeudi dernier à Iavoloha », rapporte-t-il. Il, c’est évidemment le général Paza pour qui, « le rétablissement de l’ordre nécessite un traitement de choc  lorsqu’il y a des dérapages ». Une allusion peut-être au mouvement des maîtres Fram qui est, pour ainsi dire, un cas d’école.

Propos recueillis par R. O

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