Les défis auxquels les femmes et les filles malgaches sont confrontées sont énormes. L’accès à l’emploi décent en est un.
Si la pénurie d’emploi est plus ou moins générale, les femmes malgaches souffrent de discrimination dans le processus de recrutement. « Les femmes malgaches sont moins susceptibles que les hommes de participer au marché du travail (71,3% contre 82,4% respectivement) et ont un accès limité à des emplois de meilleure qualité, les femmes étant moins nombreuses à être salariées (24% des femmes actives contre 35% des hommes actifs), et plus nombreuses sont les travailleuses familiales (14% contre 5% des travailleurs masculins) et les agricultrices de subsistance (32% contre 23% respectivement) ». Des faits soulevés par diverses évaluations et études menées dans le pays. Si la situation est telle, les données publiées en marge de l’atelier de restitution des résultats de la revue à mi-parcours du DSP (Document de Stratégie Pays) 2022-2026 de Madagascar combinée à la revue de la performance du portefeuille pays pour l’année 2024, organisé le 6 mai 2024 à Madagascar, révèlent quelques avancées. Il a été communiqué la création de 7 582 emplois féminins dans tout le pays à travers un appui de la Banque Africaine de Développement (AFD). Les accompagnements techniques et financiers de cette institution auraient permis de cibler 354 micros, petites et moyennes entreprises agricoles dirigées par des femmes.
Limitées
De telles avancées sont à encourager dans un pays où plus de la moitié de la population est constituée de femmes. Une proportion de la population qui devrait constituer une force et un levier de développement si seulement volonté de changer la donne il y avait. En effet, à Madagascar, « les femmes et les filles ont toujours un faible potentiel pour accumuler leur capital humain dans l’éducation ». « Une part importante des femmes adultes âgées de 15 à 49 ans est analphabète, atteignant le chiffre frappant de 55,8% dans la région de Menabe, contre 26,9% chez les hommes. Et encore aujourd’hui, seulement 30,8% des filles et 27,6% des garçons âgés de 11 à 17 ans fréquentent l’école secondaire », nous interpelle une évaluation de l’égalité des sexes à Madagascar faite par la Banque mondiale. Cette institution soulève également que « le manque d’investissement dans le capital humain pèse lourdement sur le potentiel des femmes à participer activement et de manière productive aux opportunités économiques ».
José Belalahy